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Auteur | Venez exploser un bon coup! |
Manège carrousel
Nous a rejoints le : 27 Juil 2005 Messages : 1 171 Réside à : Paris |
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Petrus Membre notoire
Nous a rejoints le : 08 Déc 2008 Messages : 83 Réside à : Breizh |
Suite à quelques houleuses discussions sur quelque fuseau que je ne nommerai pas (inutile de raviver les braises qui ne demandent qu'à s'enflammer) et car pour une fois je pourrai m'amuser en écrivant un message du ton professoral que j'affectionne particulièrement sans tomber dans des excès qui me seraient reprochés, puisque nous sommes bien dans un fuseau "délires et insouciances", je décidai de me lancer dans une définition copieuse et définitive du débat (définitive car s'il est une chose que je hais par dessus tout, c'est bien la controverse : on n'est pas chez mémé ici, j'écris, vous lisez, et vous acquiescez gentiment!) afin non seulement d'écrire la phrase la plus longue du forum, que vous êtes présentement en train de lire, mais aussi, comme cette seule dernière justification peut paraître insuffisante, afin d'avoir un message de référence (et oui, il a cette ambition : devenir une référence) auquel renvoyer lorsqu'une discussion s'envenime et risque de ne plus être porteuse de fruit pour les intervenants, pour éviter d'avoir nous-même à s'immiscer dans cette dite discussion en essayant de calmer les esprits échauffés.
Je reprends mon souffle, et ouvre mes chakras (j'ai mis du temps avant de trouver l'orthographe correcte dans les vapeurs de mon esprit enfumé) : le temps est à la méditation, mes frères. le débat Anobli par la philosophie et par l'art de la rhétorique politique, le débat a pour principe de dépasser le simple dialogue ; celui-ci peut, certes, atteindre les sommets de la réflexion (les Dialogues de Platon) mais il peut, le plus souvent, traiter de tout et n'importe quoi, y compris "parler pour ne rien dire" ( ![]() Le débat ne se résume pas non plus à une conversation, échange de propos courtois, entre amis, dans un salon ou un café, respectueux des usages et de la politesse, qui fut un art au XVIIIe siècle, malheureusement peu pratiqué chez les hommes d'aujourd'hui, au grand dam des gens cultivés : "on parle, on ne converse plus". Les modes d'expression ont toujours été codifiés selon les coutumes et les normes de l'époque. Actuellement, cependant, les codes se sont effacés. Il semblerait que l'on communique plus que l'on ne converse : on envoie des messages, des SMS, des courriels ou des e-mails, avec parfois un souci d'interactivité, qui a ses vertus, mais qui a tendance à remplacer le plaisir des mots et le jeu des idées par la réactivité. La terminologie même de la conversation simple disparaît du vocabulaire des plus jeunes ; certains adoptent le jargon du "show biz" - "on envoie"- ou la violence de la langue hachée du rap, le choc des "mots punching ball" ![]() ![]() Argumenter démocratiquementce dernier mot, démocratique, ne peut prendre en compte les êtres supérieurs que sont les modérateurs, et n'est peut-être pas très approprié (en fait, je le déteste mais je n'en trouve pas d'autre, aidez-moi!) Débattre n'est pas converser et ce n'est pas seulement communiquer : c'est beaucoup plus ambitieux que cela. Or, précisément, tout l'art du débat dépend de la capacité à définir le sujet, à en poser les limites, à apporter des éléments de compréhension, à argumenter en distinguant ce qui est de l'ordre d'une opinion de ce qui est un fait avéré, enfin, à faire l'analyse et la synthèse. Les opérations intellectuelles qu'il requiert sont nombreuses et rigoureuses. Les attitudes et les qualités sont celles de l'honnête homme : apprendre à débattre, c'est apprendre à argumenter démocratiquement ![]() Lorsque le débat perd de la tenue et que les interlocuteurs s'échauffent dans la spirale d'une polémique où le ton monte, où l'échange devient vif, on ne cherche plus à rebattre des idées, les agiter pour arriver à un avis éclairé, mais on tente de convaincre avec virulence voire d'utiliser la force d'un argument d'autorité ou la mauvaise foi pour "avoir le dernier mot" ![]() Entre discours et discussion Autre caractéristique, le débat s'accommode mal des discours, dont le développement ne peut être interrompu parce qu'ils sont d'abord faits pour être écoutés ; la parole ex cathedra, le prêche, l'exposé, la plaidoirie, l'allocution, le boniment (parfois),la conférence, l'exhortation, la harangue, l'homélie, le laïus, la palabre, le prône, le réquisitoire ou le panégyrique, le sermon, le speech ( ![]() Même s'il en est très proche, le débat n'est donc pas une succession de discours et il est plus qu'une simple discussion. Il est toujours plus solennel et mieux organisé que celle-ci. Il évite de mêler les propos intimes (tut, tut, tut,...), les impressions trop subjectives, ce qui n'effraie pas une discussion libre, "à bâtons rompus" petite précision : ![]() Un art qui s'apprend Pour débattre, il convient d'approfondir la connaissance du sujet, pour, ensuite, se faire une opinion éclairée ![]() Cela suppose de renoncer à imposer son opinion à tout prix, être d'humeur à écouter les autres, à apprécier, soupeser, passer au crible ses connaissances et ses convictions, les soumettre au jugement des autres, respecter son adversaire, sa vision des choses et ses croyances ou son savoir. Il est clair que l'on peut être remis en question et que l'on s'expose à la critique. Le débat est toujours une démarche vers autrui, une démarche de l'intelligence et une ouverture du cœur, une attitude de respect. Il n'est ni une écoute condescendante ni un jeu de rôles ... pour se donner le beau rôle ou se donner en spectacle. Toutefois, il permet de se mettre à la place d'un interlocuteur pour tenter de mieux comprendre son point de vue et affûter des arguments en sens contraire... jusqu'au moment où il faudra conclure, même provisoirement. Organisation et enjeux du débat Tous les thèmes peuvent donner lieu à débat, sauf les vérités d'évidence, les incohérences ou les propos de mauvaise foi (ceci n'est pas toujours vrai : les débats les plus drôles sont ceux qui font appel à la plus grande mauvaise foi, quand elle reconnue... Mais je prêche des convaincus, sans doute)- les pensées totalitaires refusent le débat. Le meilleur débat est celui qui permet à chacun de progresser dans ses opinions personnelles, celui qui fait bouger les choses personnellement et collectivement, qui fait avancer dans la connaissance. En cela, le débat est un apprentissage. Ses conditions sont celles qui président à l'éducation de l'honnête homme, conscient de ses lacunes mais animé du désir d'apprendre, réflexif mais pas misanthrope, pédagogue mais pas autoritaire, soucieux du regard des autres sans vouloir, de façon narcissique, y trouver nécessairement l'approbation. Le débat suppose un certain courage. Lorsque les conditions sont réunies, les diverses sources et les outils permettant de définir l'objet et les enjeux du débat doivent être collectés et étudiés. L'organisation du débat doit alors éviter que les formules et les images médiatiques ne supplantent la réflexion, que la prise de parole ne soit monopolisée par quelques-uns, que l'implication personnelle n'empêche pas la prise de distance. ![]() ![]() ![]() |
Zero Membre confirmé
Nous a rejoints le : 12 Mars 2006 Messages : 4 713 Réside à : Ailleurs |
![]() D'ailleurs j'aurais même pu poster le message d'hier aujourd'hui, ça aurait été encore plus approprié. |
Akela NDE Akela
Nous a rejoints le : 01 Avr 2005 Messages : 4 922 Réside à : Dijon |
Citation: S'ils se perdent, c'est qu'ils existent, puisque ce qui n'existe pas ne peut être perdu puisque, justement, ça n'existe pas ; s'ils existent mais qu'ils se perdent, c'est donc qu'ils errent dans la nature en attendant de se retrouver, puisque le fait de se perdre ne retire pas l'existence et que, la nature du coup de pied aux fesses (ou ailleurs) étant essentiellement transitante et vectorielle, si un coup de pied au fesses existe, il se déplace forcément ; s'ils se déplacent, puisque le déplacement n'est possible que d'un lieu à un autre, en passant par d'autres lieux encore, et puisque quelque part est forcément un lieu, alors ils arriveront forcément quelque part ; s'ils arrivent quelque part, puisque ce sont des coups de pieds aux fesses, il est de leur nature d'arriver à des fesses (en effet, s'ils arrivaient ailleurs qu'à des fesses, ils ne seraient pas réellement arrivés conformément à leur nature, et continueraient donc leur trajet. Ou alors, c'est qu'il ne s'agissait pas de coups de pieds aux fesses, et la constatation est donc fausse) ; or, s'ils arrivent à des fesses, c'est qu'ils ne se perdent pas, puisqu'on ne peut pas être à la fois une chose et son contraire (et ce d'autant plus que, M. Schrödinger étant décédé, il ne peut plus donner de coups de pieds) ; donc il n'y a pas de coups de pieds aux fesses qui se perdent. Ce qui nous permet donc de conclure par la démonstration suivante : Texte: CQFD ![]() |