Ecureuil47
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Nous a rejoints le : 05 Août 2010 Messages : 120 Réside à : Lyon
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Citation: Sur la question de la preuve de Dieu, Bessou avait fait un excellent résumé de tout cela sur ce fuseau. On peut bel et bien prouver l'existence de Dieu par la seule raison. Aristote entre autre l'a montré.
Oui, bien sûr. Mais depuis Aristote, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et les "preuves" d'Aristote ont parfois pris l'eau... Voici par exemple un argumentaire d'Aristote, prélude à sa "preuve" que la Terre est immobile dans l'Univers et que les astres errants, de nature parfaite, ont nécessairement un mouvement parfait, c'est à dire circulaire et uniforme...
Citation: [...] Il est évident que le transport circulaire est le premier des transports. En effet tout transport, comme nous l'avons dit précédemment, est, ou circulaire, ou rectiligne, ou mixte ; ceux-là sont nécessairement antérieurs à celui-ci puisqu'il en est composé ; et le circulaire est antérieur au rectiligne car il est plus simple et plus parfait. En effet il n'y a pas de transport sur une droite infinie, car un tel infini n'existe pas ; et s'il existait, rien ne serait ainsi mû, car l'impossible ne se produit pas et parcourir l'infini est impossible. Maintenant, le mouvement sur une droite finie, quand il est rebroussé, est composé et forme deux mouvements ; quand il n'est pas rebroussé, il est imparfait et destructible. Or le parfait est antérieur à l'imparfait selon la nature, selon la notion, selon le temps ; et l'indestructible au destructible. En outre, un mouvement qui peut être éternel est antérieur à celui qui ne le peut ; or le mouvement circulaire peut être éternel, tandis qu'aucun des autres ne le peut ; car un arrêt doit se produire et, s'il y a arrêt, le mouvement est détruit. Il nous a paru d'autre part raisonnable que le mouvement circulaire fut un et continu, et que le rectiligne ne le fut pas. Pour le rectiligne, en effet, le commencement, la fin et le milieu sont déterminés, et il a tout cela en soi-même, de sorte qu'il y a pour la chose mue un point de départ et un point d'arrivée (aux limites, en effet, il y a toujours repos, à la limité initiale comme à la terminale). Pour le circulaire tout cela est, au contraire, indéterminé ; car pourquoi, entre les points qui sont sur la ligne, celui-ci plutôt que celui-là serait une limite ? Chaque point en effet est au même titre commencement, milieu et fin ; et, par suite, une chose qui se meut en cercle est toujours au commencement comme à la fin, et elle n'y est jamais. [...] En outre, seul le transport circulaire peut aussi être uniforme. En effet les choses mues sur une droite ne sont pas transportées uniformément du commencement vers la fin ; car plus elles s'éloignent de l'état où elles sont au repos, plus rapide est le transport ; et pour le seul transport circulaire, le commencement et la fin ne sont par nature pas en lui, mais hors de lui [...].
Aristote, Physique, Livre VIII (traduction de Henri Carteron)
Képler qui démontra mathématiquement la fausseté de la conclusion d'Aristote s'exprime ainsi en 1609, neuf ans après que Giordano Bruno... (citation reprise d'un message publié sur un autre forum) :
Citation:Képler, astronomia novia, 1609 a écrit: Quant aux opinions des saints en ce qui touche aux matières naturelles, je répondrai dun mot que le poids de lAutorité compte en théologie, mais quen philosophie seule compte le poids de la Raison. Donc, saint fut Lactance qui niait la rotondité de la Terre ; saint fut Augustin, qui admettait la rotondité mais niait les antipodes. Sacré est le Saint-Office aujourdhui, qui admet la petitesse de la Terre mais nie son mouvement : mais pour moi, plus sainte que tout est la Vérité, lorsque, avec tout le respect que je dois aux docteurs de lEglise, je démontre daprès la philosophie que la Terre est ronde, habitée tout autour par des antipodes, dune petitesse fort insignifiante, et quelle voyage, rapide, parmi les astres.
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