Choc 013
Membre confirmé
Forêt : Pionnier Nous a rejoints le : 02 Oct 2003 Messages : 1 425 Réside à : forêt de Brocéliande
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Et voici, pour nos courageux lecteurs le quard d'heure historique :
Arianisme / arien = doctrine issue des enseignements d'Arius, prêtre d'Alexandrie, ce fut la première grande hérésie chrétienne et certainement une des plus graves. Elle mettait en cause la Trinité et la divinité de Jésus-Christ qu'elle considérait comme subordonné au Père. L'agitation produite dans l'empire romain par cette hérésie conduisit l'empereur Constantin à convoquer le concile de Nicée en 325. L'arianisme y fut condamné solennellement et la consubstantialité du Christ au Père proclamée. Le conflit doctrinal se poursuivit néanmoins jusqu'à l'avènement de l'empereur Théodose. Ramené en occident par les barbares, l'arianisme survécut jusqu'au VIIème siècle !
Crise aux aspects divers, doctrinaux, politiques, psychologiques, aux rebondissements imprévus et dont il est déroutant de suivre les peripéties. Le premier rôle sera tenu non par le Pape mais par les Empereurs qui, sous le couvert d’assurer l’ordre public, favoriseront souvent l’hérésie. Les antinicéens en surent profiter. Avec souplesse et ruse, ils s’imposent à la Cour, arrachant à Constantin des décisions.
Trois ans après la clôture du concile, il rappelle Arius et les évêques qu’il avait exilés. Fâcheux précédent, car la tactiques des ariens est de s’assurer des sièges épiscopaux les plus importants pour mettre à la disposition de l’hérésie les structures de l’Eglise. Ce travail d’épuration commence au concile d’Antioche (330) : l’évêque Eustathe, accusé de semer des divisions dans la cité, fut déposé. Constantin promit le siège aux Eusébiens.
Les évêques gaulois, au concile d’Arles (354), durent choisir entre la condamnation d’Athanase ou l’exil. Tous la signèrent sauf Paulin de Trèves. Même scénario et même violence impériale à Milan (355) sur une assemblée de 300 évêques.
C’est surtout Athanase qui devient l’adversaire à éliminer. Elu au siège d’Alexandrie, le 8 juin 328, ce jeune évêque de 33 ans est combatifs, ardent, tenace, qualités appréciées face à des intrigants de type eusébien, prêts à toutes les comprommissions. Il n’accepte pas de réintégrer Arius dans l’Eglise et à Constantin qui menace de le déposer il répond qu’il « ne pouvait pas y avoir de communion entre l’Eglise catholique et une hérésie qui combattait le Christ ».
Une conspiration s’organisa contr lui, on inventa des accusations, le concile de Tyr, qui fut un tribunal arien, le condamna : l’empereur le relégua à Trèves. Premier des cinq exils qui jalonnèrent sa vie. Sur 46 ans d’épiscopat, Athanase fut éloigné 17 ans de son siège.
Athanase demeure totalement fidèle au concile de Nicée qui lui a dicté à la fois sa conduite envers les Mélèciens et, par l'affirmation du consubstantiel, son intransigeance envers les Ariens. Il est bien conscient de l'orage qui va crever sur lui, aussi fuit-il Alexandrie ; et pendant 5 ans il se cache çà et là en Egypte, échappant à la police impériale. Ce fut son troisième exil.
Pendant cette disparition du pape d'Alexandrie, de nombreux et vastes conciles sont organisés, officiellement pour retrouver la concorde de l'Eglise, mais où les Ariens, tout-puissants à la cour, tirent les ficelles. Il n'est pas question de nier ouvertement la divinité du Christ, de dire qu'il n'est pas semblable au Père : une telle proposition heurterait la foi de l'immense majorité des évêques ; mais on va s'efforcer de faire adopter une formule qui ferait l'unanimité en se substituant au terme consubstantiel qui divise les esprits.
Le groupe dit des "Hméousiens", avec le soutien de Constance, proposa une autre formule plus consensuelle : le Fils y était dit « semblable en substance » au Père (homoïousios). Elle pouvait être interprétée d’une manière orthodoxe, si l’on admettait une identité numérique de substance, ce que tous les Homéousiens étaient loin de professer. Libère la signa et regagna Rome ravagée par le schisme qu’avait fromonté l’antipape Félix.
Mais Ursace et Valens firent comprendre à Constance que seule une formule plus vague pourrait rallier tous les unionistes. Ils le poussèrent à convoquer deux conciles séparés, l’un à Rimini, en Occident, l’autre à Séleucie, en Orient : mesure habile qui divisait le corps épiscopal pour mieux agir sur lui.
Une commisison théologique de cour fabriqua une formule, la quatrième de Sirmium, inspirée par la tendance homéenne (omoios, semblable), d’où le mot « substance » disparaissait : elle affirmait que le « fils était semblable au Père selon les écritures et en tout ». Constance accepta ce nouveau Credo qui modifiait le symbole qu’il avait patronné l’année précédente. « Les professions de foi paraissent mois ou à l’année », ironisait Hilaire.
Tout ne se passa pas selon ses goûts. A Rimini (359) où Libère n’avait pas été invité, 400 évêques renouvelèrent la condamnation d’Arius et envoyèrent des légats à l’empereur. Ils ne furent pas reçus, mais dûment chapitrés : on les pria de signer une formule mutilée qui n’enseignait plus qu’une « ressemblance du Père et du Fils selon les écritures ». C’était souscrire à un arianisme de fait, cette similitude entre le Père et le Fils pouvant s’entendre seulement au sens moral.
Après avoir résisté, l’assemblée de Rimini faiblit : tous cédèrent. La capitulation de l’Occident entraîna la soumission des évêques réunis à Séleucie. En 360, Constance imposa son nouveau Credo à l’ensemble de l’épiscopat, sous peine de bannissement.
C'est de cette époque que saint Jérôme écrivit, avec emphase : " Le mot substance fut alors radié ; la foi de Nicée fut condamnée de toutes parts ; l'univers gémit et s'étonna d'être arien. " Hilaire accable d’invectives ses confrères : « un chien de garde aboie au moindre flair, s’élance au premier soupçon. Vous, vous entendez dire que le Christ, le vrai fils de Dieu n’est pas Dieu ; votre silence est une adhésion à ce blasphème, et vous vous taisez ! ».
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Chouan Occident, agent 0013
[ Ce Message a été édité par: Choc 013 le 05-12-2004 22:14 ]
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