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LA HACHETTE
Blizzard
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LA HACHETTE



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Les premières haches de pierre furent avant tout des armes destinées à la chasse. Mais leur emploi a permis à l’homme sauvage, vivant dans la forêt, de domestiquer la nature, puis de se civiliser
En effet, il lui est désormais possible de récolter le bois de façon plus rationnelle. Celui-ci devint la principale matière première de l’histoire industrielle de l’humanité jusqu’au XIXe siècle. Durant plusieurs millénaires, le bois servit à fabriquer de nombreux objets usuels, du plus humble ustensile domestique aux impressionnants navires à trois ponts. Mais on l’employa surtout comme source de chaleur et d’énergie.

Tout ce bois provenait des forêts qu’il fallait bien couper pour se le procurer. Le besoin toujours croissant de terres cultivables dès l’apparition de l’agriculture a amplifié ce défrichage : les forêts furent rasées à la hache.
Certes, celle-ci n’est pas le seul facteur de civilisation, mais le rôle qu’elle y a joué est plus grand qu’il n’y paraît.


En dépit d’un usage généralisé de la scie à chaîne (tronçonneuse) depuis 1950, la hache conserve tout son attrait pour les travaux de bûcheronnage : elle ne tombe pas en panne !
Toutefois, cet outil de forme familière a déserté les foyers actuels ; essentiellement citadin, l’homme moderne ne se chauffe plus au bois mais au fioul, au gaz naturel ou à l’électricité.
Si les circonstances l’obligeaient à se servir à nouveau d’une hache, notre citadin serait bien désemparé, car il devrait réapprendre des gestes et un savoir millénaire oubliés en quelques décennies.
De nos jours, seuls les professionnels et quelques rares initiés sont dépositaires de ces traditions. On se demande parfois : pour combien de temps encore ? Néanmoins, l’engouement de la civilisation des loisirs pour un certain « retour à la nature » devrait assurer la transmission de ce savoir à un grand nombre d’amateurs.
D’ailleurs, nous constaterons au fur et à mesure qu’il ne faut pas bien être grand clerc pour acquérir ledit savoir.


CHOIX
Dans un cadre tel que le scoutisme, la hache sert à se procurer le bois nécessaire à la construction des installations de camp et à l’alimentation des feux de cuisine ou de veillées.
Si elles atteignent parfois des dimensions importantes, les installations requièrent rarement des troncs d’un diamètre supérieur à vingt centimètres. Ensuite, leur réalisation n’occupe guère plus de trois à quatre jours. Enfin leur durée est éphémère : on les démonte avant de partir.
Quand à la collecte du bois de chauffage, le ramassage de branches mortes, qui jonchent le sol forestier, y pourvoit largement.
Dans ces conditions, il est inutile de s’encombrer d’un matériel de bûcheronnage trop lourd. On orientera son choix d’acquisition vers la « petite sœur » de la hache : la hachette.


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Le modèle appelé canadien est le plus fréquemment rencontré. On le préférera à tout autre : en effet, pour une longueur de tranchant égale à celui d’une hachette à la française ou de ménage, son fer possède un poids supérieur, qui facilite la pénétration dans le bois. Toutefois, ce poids ne saurait excéder 800 g afin d’éviter une fatigue trop rapide à de jeunes utilisateurs. Car on manie la hachette d’une seule main en utilisation normale.
Autre particularité : contrairement aux hachettes à manche droit, celui du modèle canadien présente une forme galbée caractéristique. N’ayant aucun but esthétique à l’origine, ce galbe permet de mieux distribuer l’effort tout au long du manche, d’atténuer les vibrations engendrées par l’impact sur la pièce de bois que l’on coupe et d’abaisser la ligne d’effort vers celle du tranchant.


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La section ovale du manche évite que l’outil tourne dans la main au moment de la frappe. Sinon, le coup pourrait dévier, avec les conséquences dangereuses que l’on imagine sans peine.


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L’extrémité du manche la plus éloignée du fer présente un renflement, qui empêche la hachette de glisser vers l’avant et d’échapper de la main de son utilisateur.

Quatre éléments à vérifier lors de l’achat :
1. L’équilibre de l’outil ; on le vérifie en plaçant l’intersection du fer et du manche sur l’index tendu : la hachette doit s’y stabiliser.
Un fer plus lourd peut être un avantage pour un utilisateur particulièrement robuste. En revanche, il faut rejeter systématiquement un manche plus lourd.
2. L’orientation correcte des fibres du bois du manche : elles doivent être parallèles et non perpendiculaires à celui-ci, si on en fait une coupe longitudinale dans le prolongement du tranchant.




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3. La bonne ouverture de la hachette ; on peut la corriger si l’on est habile dans l’utilisation de la meule.
4. La ligne du tranchant doit se confondre avec la ligne de l’axe du manche. Si cette ligne dévie trop droite ou trop à gauche, on pourra la recentrer avec un bon affûtage.


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AFFÛTAGE
Certains s’étonneront que cette étape soit déjà abordée. Il faut savoir que les outils de coupe sont traditionnellement commercialisés sommairement affûtés, afin d’en abaisser le coût de fabrication. Un affûtage fin peut demander des heures de travail qu’il faudrait évidemment facturer. Donc, après son achat et avant sa toute première utilisation, la hachette doit être affûtée.

Certes fastidieux, l’affûtage détermine la qualité du tranchant, donc l’efficacité de la coupe. Par conséquent, il faut le pratiquer souvent, surtout si l’on débite des bois durs.
Même si la métaphore peut sembler excessive, votre hachette doit couper comme un rasoir : en effet, si vous ne pouvez pas vous raser les poils des mollets avec, autant la laisser dans votre malle à outils.

Qu’est-ce que l’affûtage ?
L’affûtage consiste à affiner le plus possible une ligne de métal appelée tranchant ou fil qui, lorsqu’elle vient en contact avec un objet, sépare celui-ci en deux.

Il existe deux modes d’affûtage : mécanique et manuel.


1. Affûtage mécanique
On utilise la meule de grès à entraînement manuel ou par tout autre moyen mécanique. La rotation de la meule ne doit pas dépasser 120 tours par minute. Au-delà, la vitesse de rotation échaufferait l’acier, risquant de le détremper. Le revenu ou recuit d’un acier au carbone intervient vers 280 ° C.
La meule doit être mouillée en permanence durant son utilisation, soit par un filet d’eau coulant en continu sur son périmètre, soit par l’eau contenue dans le bac (ou ripe) situé sous la meule dans lequel elle est placée.
Cette eau refroidit l’acier. Surtout, elle débarrasse la pierre des particules microscopiques de métal qui bouchent progressivement ses pores, au fur et à mesure de l’usure du fer sur le grès. Si la meule n’était pas ainsi lavée, elle perdrait rapidement ses qualités abrasives.

Pour l’affûtage, la rotation de la meule doit s’effectuer vers le tranchant.


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2. Affûtage manuel
Quand on ne possède pas de meule, ce qui est souvent le cas, il faut utiliser un tiers-point : lime de section triangulaire. Cette forme lui assure une meilleure rigidité que les autres profils.
Ce mode d’affûtage est recommandé aux débutants, car beaucoup plus lent que le précédent. Il habitue l’utilisateur à l’entretien et lui permet de mieux contrôler le profil donné au tranchant.
L’affûtage se fait de la même manière qu’avec la meule, c’est-à-dire en poussant le tiers-point du tranchant vers le talon du fer.


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Que l’on utilise la meule ou le tiers-point, l’usure du métal sur la ligne du tranchant crée une mince pellicule d’acier que l’on peut rabattre de la main à droite ou à gauche du fer : on l’appelle le morfil ; ce morfil ou « fil mort » diminue l’efficacité de la coupe et doit être supprimé.
Pour enlever le morfil à la meule, on la fait tourner en sens inverse de l’affûtage (du talon vers le tranchant), si elle est à entraînement manuel. Dans le cas d’un entraînement mécanique, il faudra retourner la hachette. Avec le tiers-point, on procède de la même manière : du talon vers le tranchant. Avec la meule ou le tiers-point, la pression manuelle exercée sur l’outil pendant l’enlèvement du morfil est plus légère que pour l’affûtage.

Attention, c’est la phase la plus délicate de l’affûtage. En effet, on risque d’émousser le tranchant et de réduire à néant tout le travail précédent par retournement du fil (en particulier si on est débutant).
En général, on affine encore le tranchant à l’aide d’une pierre à huile. L’huile joue le même rôle que l’eau avec la meule de grès. N’utilisez jamais d’huile végétale (alimentaire par exemple), car elle gomme en séchant, formant une pellicule comparable à de la peinture, ce qui rend la pierre inopérante à la longue.
Le profil donné au tranchant lors de l’affûtage est d’une réelle importance : la qualité de coupe en dépend. Celui que nous indiquons correspond à une moyenne valable pour presque toutes les essences d’arbres rencontrées en Europe. Mais il faut savoir que les professionnels ont souvent deux haches aux profils différents : un ouvert pour les bois tendres afin d’éviter que le fer s’y coince, l’autre moyen pour les bois durs (s’il était trop fermé, il s’émousserait rapidement).


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Si l’on destine une hachette au fendage du bois et uniquement à cet usage, un profil très ouvert facilitera la tâche : il agira comme un coin à fendre.

Au premier affûtage, on peut arrondir les pointes du fer, elles sont dangereuses et n’offrent aucun intérêt pour la coupe.

N. B. Le même profil doit toujours être conservé au cours des affûtages successifs et la ligne du tranchant doit rester toujours dans le prolongement de l’axe du manche.

Nous terminerons l’affûtage en précisant que c’est surtout par une longue pratique que l’on arrive vraiment à l’acquérir. Il faut être patient, car il peut demander des heures avec un outil neuf ou très émoussé.

UTILISATION CORRECTE DE LA HACHETTE
Pour une meilleure compréhension de la suite, voici les principaux procédés de coupe.
1. Par pression (fil à couper le beurre, emporte-pièce).

2. Par sciage (couteau, scie).

Avec ceux-là, la coupe est nette et sa largeur est égale à l’épaisseur du tranchant, les suivants ont l’inconvénient d’enlever beaucoup de matière, et ainsi empêchent une coupe franche et précise.

3. Par percussion écrasante, où la séparation est obtenue par rupture grâce à la masse de l’outil utilisé, cas d’un marteau. Celle-ci trop destructrice est à écarter.

4. Par percussion cisaillante associant la masse et le tranchant de l’outil, la coupe s’effectue en enlevant le matériau morceau par morceau, comme avec la hache, la hachette ou la serpe.

De ce fait, il est nécessaire d’apporter une précision technique concernant la tenue des outils qui travaillent en percussion (marteaux ou haches). Ils agissent par leur poids, il faut donc les tenir par l’extrémité du manche la plus éloignée du fer. Cela augmente la longueur du bras de levier. Explication : si on tient le fer d’un marteau à pleine main, on constate un certain poids. Mais si la tenue se fait comme indiquée ci-dessus, il paraît plus lourd.

La longueur du manche est définie par la masse fixée à son extrémité et par la recherche optimum du travail désiré. Dans le cas contraire, le fabricant l’aurait muni d’un manche réduit à la largeur d’une main.

Les figures montrent ce qu’il faut faire et ne pas faire.



Nous verrons plus loin que d’autres facteurs interviennent dans l’utilisation correcte de la hachette.
La première chose à faire est de s’assurer que l’outil offre toutes les garanties de SÉCURITÉ lors de son emploi, c’est-à-dire :

• Un fer solidement emmanché, n’ayant absolument aucun jeu.
• Un manche sans aucune fêlure, sinon les chocs répétés pourraient l’agrandir jusqu’à la rupture : un fer jouant à la soucoupe volante n’est pas recommandé pour la santé des gens se trouvant sur sa trajectoire !

Enfin, on vérifie la qualité du tranchant.

Avec la main forte (spontanément, celle dont on se sert toujours en premier) on saisit fermement le manche par son extrémité. Puis on entreprend la coupe en frappant alternativement, à gauche et à droite sous un angle d’environ 45 °, la pièce de bois que l’on désire couper. La frappe ne se fait jamais perpendiculairement aux fibres du bois, c’est ainsi qu’elles offrent le plus de résistance. On les coupe beaucoup plus facilement en les prenant de biais.
Le premier coup à gauche entame le bois, le second à droite détache le copeau, et ainsi de suite jusqu’à la moitié du diamètre puis, la pièce est retournée. Avec des bûches ou des troncs trop lourds, ou lors de l’abattage d’un arbre, le bûcheron change de côté.


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N. B. L’abattage des arbres à la cognée est expliqué dans « Construire au camp ».
Pour les très grosses pièces couchées sur le sol, le travail du bûcheron s’effectue debout sur la bille de bois. Les jambes sont écartées d’une largeur légèrement supérieure à celle des épaules. La coupe se fait entre les pieds.

Le port de chaussures de sécurité est plus que recommandé avec cette façon de procéder.

Les petites pièces de faible diamètre doivent toujours être placées sur un billot sur lequel elles seront coupées, sinon l’élasticité de la branche ferait dévier le coup vers les jambes du bûcheron ou ferait rebondir la hachette vers son visage.

ÉTUDE DU MOUVEMENT

Nous avons dit plus haut que la hachette travaille essentiellement par son poids. Un autre facteur augmente encore l’efficacité du travail : la vitesse acquise au moment de l’impact.
Elle dépend de l’accélération obtenue pendant la trajectoire ; la hachette doit donc parcourir la plus longue distance possible (position 3). À la position 2, si l’on veut obtenir la même puissance de coupe, il faut fournir un effort musculaire plus important pour acquérir la même vitesse qu’en 3. En fait, le maniement correct de l’outil, avec un maximum d’efficacité et un minimum de fatigue, correspond à une chute contrôlée de la hachette. Cette chute sera accélérée par la force du bûcheron qui veillera, en même temps, à orienter chaque coup pour venir frapper un point précis.


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Donc, on peut en déduire qu’une hachette « qui coupe comme un marteau » est d’un emploi pénible, épuisant et DANGEREUX, qui réclame une dépense d’énergie disproportionnée avec le résultat obtenu. C’est pourquoi nous avons tant insisté sur l’affûtage, car en contribuant à l’efficacité de la coupe, il évite une fatigue inutile et de gaspiller du bois.

ENTRETIEN
• « Le scout est économe et prend soin du bien d’autrui ».
Ce point important est trop souvent négligé, car contraignant.

Voici quelques années, un chef d’unité avait demandé le concours de l’auteur pour relever le niveau technique de sa troupe.
Celui-ci, prenant sa hachette, fit une démonstration de coupe. Un C.P. (c’est malheureux à dire), fit la réflexion suivante :
— C’est normal, ça va tout seul avec une hachette neuve !
Il répondit (c’était facile, il lui tendait la perche) :
— Elle n’est pas neuve : je la possède depuis plus de vingt ans. Écoute bien ceci : elle te semble neuve parce que je ne la laisse pas rouiller dans un coin sous prétexte que je ne m’en sers pas. Si tu maniais comme moi l’huile de coude, la toile émeri, la pierre à affûter, la graisse et la peinture, tes outils resteraient en bon état et il ne serait certainement pas nécessaire d’en racheter des neufs pratiquement chaque année !
Cette anecdote est hélas vraie, selon l’adage toujours vérifié qu’il n’y a pas de mauvais outils, mais de mauvais ouvriers !

Voyons maintenant comment procéder à cet entretien.

AFFÛTAGE
Le lecteur est prié de se reporter à la partie correspondante ci-dessus.

NETTOYAGE
Il doit être effectué dès que l’outil n’est plus en service. On enlève les traces de boue (certaines bûches peuvent en être éclaboussées après une grosse averse ou souillées par un contact prolongé sur un sol détrempé) et les brins d’herbe qui peuvent s’y coller pendant l’utilisation. Boue et herbe ne sèchent jamais complètement et entretiennent une humidité qui provoque avec certitude l’apparition de traces de rouille sur les parties métalliques.

SÉCHAGE
Il faut sécher soigneusement toutes les parties métalliques chaque fois qu’un outil n’est plus utilisé durant une période assez longue (au-delà de six heures), toujours pour éviter la rouille. Par temps pluvieux, on s’acquittera évidemment de cette tâche dès que l’on ne se servira plus de la hachette.

GRAISSAGE
Il doit être effectué immédiatement après les opérations de nettoyage et de séchage. Le graissage empêche théoriquement l’apparition de la rouille ; attention, certaines graisses dérivées du pétrole sont parfois corrosives, car un peu acides : il convient donc de s’en méfier. Les anciens utilisaient du saindoux (non salé évidemment), du suif de bœuf ou de mouton, ou encore de l’huile de pied de bœuf ; nous vous conseillons d’en faire autant, ces produits existent dans le commerce.

CORROSION
Tous les métaux ferreux s’oxydent au contact de l’air.

La corrosion débute par l’apparition de taches brun-rougeâtre, c’est de la rouille. Si ces taches ne sont pas rapidement éliminées, elles s’accroîtront en surface et en épaisseur, avant de ronger le métal en profondeur jusqu’à sa complète destruction. En effet, l’oxydation est comparable à une combustion ; elle se fait très lentement et ne dégage pas de chaleur. La rouille ou oxyde de fer peut être considérée comme la cendre résultant de cette combustion. L’humidité accélère encore ce processus.
Malgré un entretien soigneux et les précautions d’usage, il arrive que des taches de rouille apparaissent ça et là. Il faut les supprimer sans tarder ; pour cela, on utilise la toile émeri ou le papier à poncer de carrossier.

PEINTURE
La graisse s’enlevant facilement par simple contact durant la coupe ou contre un objet, on a intérêt à peindre les parties non soumises à une usure de travail ou d’entretien (affûtage). Le fer de la hachette est peint jusqu’à 1 ou 2 cm du tranchant. Chaque fois que la peinture s’écaille de façon significative, il faut la refaire sans attendre.

N. B. Il ne faut jamais peindre sur la rouille, car elle continue son action sous la peinture et il est alors difficile d’en apprécier réellement les dégâts.

PROTECTION
Dès que la hachette n’est plus en service, il faut protéger le fer des intempéries et prendre soin de lui conserver son tranchant. Pour une courte période, il suffit de l’envelopper dans un chiffon gras. Pour une plus longue durée, la hachette trouve naturellement sa place dans son étui. Si ce dernier est en cuir, il faut graisser l’intérieur : en effet, les produits employés pour le tannage sont acides et le cuir conserve plus ou moins cette acidité.

ENTRETIEN PARTICULIER DU MANCHE
Si le tranchant joue un rôle essentiel pour la qualité de coupe, on peut dire que le manche a une importance égale. Sans lui, la mise en œuvre et la tenue de la hachette poseraient quelques problèmes.

HUILAGE
Lors de l’achat, le manche est souvent verni et son extrémité peinte en noir ou en rouge. Ce n’est malheureusement pas par souci esthétique, mais simplement pour dissimuler la mauvaise qualité de fabrication (orientation des fibres du bois).
On ôte ce maquillage avec du papier de verre. Une fois cette opération effectuée, on procède au huilage à l’huile de lin. Laisser sécher 24 heures avant d’appliquer une seconde couche. Quand on dispose de plusieurs semaines avant de se servir de l’outil, il est préférable de l’immerger, fer trempant à la verticale jusqu’à la moitié du manche pour obtenir la saturation du bois ; on laisse sécher le temps nécessaire (l’huile ne doit plus coller aux doigts).
L’huile de lin fait gonfler le bois, ce qui raffermit le serrage du manche dans le fer. Elle sèche beaucoup plus lentement que l’eau, son action est plus durable. Elle a aussi l’avantage de redonner de la souplesse et une certaine élasticité au manche.
L’huilage terminé, on peut laisser le manche tel quel, ou le peindre. Attention, une fois la peinture faite, l’huilage ne pourra être renouvelé sans reponçage. On peint l’outil avec des couleurs vives, pour le repérer plus facilement lorsqu’il est « posé » à terre ; les teintes fluorescentes s’avèrent plus efficaces, en particulier le rouge, l’orange et le jaune. On en profite pour marquer la hachette aux couleurs de patrouille, soit en peignant le fer d’une couleur et le manche d’une autre, soit par des bagues sur le manche.

PROTECTION
Lors de la coupe, la partie du manche située au ras du fer peut heurter parfois très violemment la pièce de bois que l’on débite : le manche est ainsi rapidement détérioré. On y remédie en collant ou en vissant un patin de caoutchouc sur la partie concernée. Le collage est préférable, car les vis affaiblissent le bois et peuvent le fendre.


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GLISSEMENT
Un manche verni ou peint est très glissant, surtout si l’on a la main humide de transpiration. La tenue devient incertaine et dangereuse ; une simple garniture de ficelle évite cet inconvénient. Attention : une ficelle trop grosse augmente la circonférence du manche d’un ou deux centimètres ; cela peut gêner une petite main.

CHOC
Il ne faut jamais se servir du talon du fer comme marteau ou comme massette. En effet, un choc trop violent peut fendre le manche à l’intérieur de l’œil. Cet incident passera inaperçu jusqu’au jour où il provoquera un accident grave. À l’extrême rigueur, on peut l’utiliser pour enfoncer les piquets de tente, mais le maillet est fait pour ça.

SÉCURITÉ
— Avec les outils de coupe, la sécurité, ne souffre d’aucun relâchement ou négligence. Tout manquement à ces règles peut provoquer de graves accidents.
— Dès que la hachette n’est plus maniée, on la fiche solidement dans un billot si on la réutilise dans les minutes qui suivent. Autrement, on la range dans son étui, puis sur le râtelier à outils. En cas de non-utilisation prolongée (plusieurs jours), on la place dans la malle ou le sac à matériel.
— Ne jamais laisser la hachette sur le sol.
— Ne jamais planter la hachette dans le sol.
— Ne jamais planter la hachette dans un poteau : quelqu’un peut la heurter en passant et la recevoir sur les pieds (ou pire, sur la tête quand elle est fixée à hauteur d’homme).
— Ne jamais planter la hachette dans un arbre, car celui-ci est un être vivant.
— Ne jamais lancer la hachette pour faire croire qu’on est aussi adroit qu’un Sioux. Les hôpitaux et les cimetières sont pleins des victimes de ces prétendus acrobates. Un camp n’est pas une scène de music-hall !
— Ne jamais courir avec un outil tranchant, même si sa lame est protégée.
— Ne jamais franchir un obstacle qu’il faut escalader, avec une lame nue. Pour le passer quand on est seul, la hachette est mise dans son étui. À deux, on attend que l’un passe de l’autre côté avant de lui donner l’outil en toute sécurité.
— Ne jamais marcher avec la hachette, le fer nu, tenue à bout de bras en position haute ou basse, ou sur l’épaule.


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BON

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Une règle d’or :
— NE JAMAIS CONFIER D’OUTIL TRANCHANT À DES GENS INEXPÉRIMENTÉS SANS LA SURVEILLANCE DE PERSONNES COMPÉTENTES.
Au cours des déplacements indispensables à la collecte du bois, la hachette doit être transportée dans son étui, mais ce n’est guère pratique sur de très courtes distances. On la tient alors par le fer, tranchant vers l’avant, le pouce d’un côté, les autres doigts à plat de l’autre (cf. ill. p. 000) : en cas de chute, le tranchant sera à l’opposé du porteur. Si on a les deux mains occupées, par exemple pour déplacer un tronc, la hachette est glissée dans le ceinturon, le fer à plat sur les reins (cf. ill. p. 000). Mais il vaut mieux la planter dans une souche qui servira de billot, à condition de ne pas se prendre les jambes dans le manche.

RÉPARATIONS
Si la hachette est correctement servie, il y a peu de chance de l’abîmer réellement. Toutefois, un geste maladroit peut arriver au plus expérimenté d’entre tous.

Deux types d’avaries peuvent se produire :

1. Le coup dévie et le tranchant vient frapper le sol : malheureusement, une pierre dissimulée dans l’herbe ou dans la terre lui fait une vilaine brèche. On le refait à la meule ou à la lime, si les dégâts ne sont pas trop importants. Sinon on confie la hachette à un professionnel possédant l’outillage adéquat. En cas d’avarie trop grave, il faut la remplacer.

2. Le manche casse pour des raisons indépendantes de son entretien. On le remplace de la façon suivante.
Pour retirer le moignon resté dans le fer, on enterre verticalement celui-ci jusqu’à l’œil (cf. ill. p. 000) et on construit un feu au-dessus afin de brûler le manche ; la partie enterrée ne se détrempera pas sous l’action de la chaleur, si l’on a pris la précaution de mouiller la terre. Il n’est pas nécessaire de brûler le bois dans sa totalité : une combustion périphérique suffit pour libérer le bout de manche, qu’on dégage ensuite en le poussant avec un morceau de bois ou un piquet de tente. Cette opération effectuée, on arrose le talon du fer à l’eau froide pour le retremper.

Une autre technique consiste à brûler le bois avec une lampe à souder ou sur un réchaud à gaz, si on en dispose au camp.

À moins d’avoir pris la précaution d’apporter un manche de rechange, on se contentera d‘en fabriquer un droit.

Nous expliquons plus loin comment fabriquer un manche avec les moyens dont dispose habituellement une patrouille.




[ Ce message a été modifié par Blizzard le 25-10-2011 à 15:50 ]
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Waaa!

Il faut avoir le temps de lire tout çà.

En tout cas çà semble intéressant...
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Tellement intéressant que j'ai récupéré une de tes images mises sur le forum pour le mettre dans notre site ICI
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L'image et le texte, les deux sont complémentaires, mais l'image peut se suffire à elle-même. Alors que le texte seul est difficilement compréhensible par le profane.

Hélas aujourd'hui peu se donnent la peine de s'instruire ou de tenter d'instruire.

J'ai fais ce que j'ai pu avec ce que je sais, c'est tout.
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Gribouille
Bouille de Grib'

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Waw, génial... Je ne pensais pas que l'entretien d'une hachette pouvait faire rêver. Sourire
Et tes dessins sont magnifiques.
Bravo !
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Bonjour Belette/Gribouille !

Tu as un Mp.

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Sérieux? çà aussi ce sont tes dessins? Surpris
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Moi, j'ai une chaudière au bois+cheminée, et je me sers toujours de haches, et de hachettes . Pas souvent aiguisées, et pas souvent huilées !! Mega top !
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Mais mon cher, rien n'est obligatoire, même le bonheur qu'on veut imposer à tous sans leur demander leur avis. Mort de Rire

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Oui Suricate, ce sont aussi mes dessins.

Celui que tu m'as emprunté, n'est pas dans ce fuseau mais dans Fabriquer un manche... Mort de Rire
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Wouaaaaaa!!!
Super complet, merci Blizzard!!!
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