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les raiders
Labo-Scout
Chef - vieux loup
 
  
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Nous a rejoints le : 08 Mars 2004
Messages : 280

Réside à : de Riaumont
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Le sujet à l’air d’intéresser régulièrement des scouts, sur ce forum.
Voici donc un extrait de cette petite encyclopédie « Mémoire du scoutisme » de Louis Fontaine, à la quelle nous avons collaboré ( et qui n’est pas tout à fait épuisé, à commander à la Porterie ... )



La proposition "Raiders":

C'est à l'A.G. des 10 et 11 Juillet 1948 tenue à Chamarande que Michel Menu, pour la première fois, proposa une nouvelle méthode pour sa branche, en la nommant provisoirement "Raiders-Scouts". Il reçut l'appui du CG qui, analysant le déclin du scoutisme pratiqué par les troupes, y voyait :
- la baisse de l'esprit de dévouement et de service.
- le désintérêt pour la méthode classique.
- la crise de l'idéal.
Le Commissaire National de la branche Éclaireur (cf. compte rendu de l'A.G. dans la revue "Le Chef") attira l'attention du mouvement sur les conditions dans lesquelles vivaient les garçons à cette époque de l'immédiate après guerre. "Notre scoutisme, disait-il, ne répond pas toujours à leurs goûts..."
Et il poursuivait : "Le scoutisme a connu, il y a trente ans, un éclatant succès. Il a dit non au monde. Un non-conformisme qu'on a peine à imaginer (costume exotique, mœurs particulières, langage original) qui a permis d'affirmer un idéal nouveau et d'être suivi... Mais comme toute pointe qui travaille, le scoutisme s'est émoussé. C'est une loi sociologique. Les conquérants, à la longue, se sont assimilés. Leur code d'honneur, après avoir inspiré celui des "barbares", n'a plus été en honneur chez eux..."

Il dévoila alors son idée de "modernisation" de la branche par la création d'unités nouvelles, types, orientées vers l'exploit à réaliser en tous domaines, et capable de créer une dynamique qui entraînerait l'ensemble des troupes.
En janvier 1949, il publiait dans "Le Chef" un premier article intitulé " Un système pour les patrouilles", dans lequel il expliquait ses motivations, et dans "Scout" le processus pour devenir "Raiders" :
"Par des activités passionnantes et adaptées au goût des jeunes modernes, les Raiders développent les qualités scoutes des garçons et ce, d'autant mieux qu'enthousiasmés, ils y mettent plus de cœur.
Les troupes Raiders ne sont pas des troupes de radios ou de mécaniciens, mais des troupes d'élite d'Esprit Scout..."
Il faut souligner que Michel Menu avec les Raiders, fit au mouvement une véritable proposition offrant un stimulant à la méthode. Cette réforme ne fut jamais imposée comme le sera plus tard, de façon totalitaire en France, la méthode "pionniers / rangers".



Buts des Raiders
"Aider la vertu", telle fut la formule de Michel Menu. Il entendait par là intéresser les garçons à leur propre éducation, ajoutant :
" Il ne peut y avoir de scoutisme pour adolescent que passionnant. Vouloir une loi vivante avec un scoutisme mort est un paradoxe et admettre un scoutisme sans loi est une stupidité."
Il a donc donné aux Raiders un idéal puisé aux meilleurs sources du père Doncoeur en lui donnant comme support , ainsi que le fit BP des techniques et des moyens appropriés.
Reprenant trois points des buts, il développa :
- la personnalité par la santé, le caractère et l'habileté par la pratique de tous les sports modernes.
- la foi par le service de Dieu ( vie au sein de la nature, école de jungle, direction spirituelle, Cour d'Honneur portant exclusivement sur les valeurs chrétiennes).
- la profondeur par le dévouement (services publics : pompiers, eaux et forêts, secours routiers, croix-rouge, etc...).
Il voulait obtenir un esprit d'élite par des activités d'élites, tout en refusant pourtant de réserver le scoutisme à une certaine aristocratie. Dans le même temps, il lançait les Patrouilles Libres (foulards noirs) partout en France.



La méthode proprement dite
"Les Raiders sont des hommes de jungle, parents des explorateurs comme Byrd, Charcot, ainsi que des parachutistes à longs rayons d'action, des missionnaires à la St. François Xavier, à la Foucauld.
Dans le mot Raider, il y a Esprit d'Aventure, l' Esprit de celui qui part sans regarder en arrière, qui donne sans compter..."
A la devise des Scouts "Etre prêt", Menu ajoute " Raiders ! Go!". Il offre un nouvel uniforme, avec un béret vert porté par toute la troupe quand elle a atteint le niveau requis pour l'investiture. Il prévoit un insigne particulier et numéroté donné à chaque raider ayant atteint le niveau au sein d'une troupe investie, et des brevets à passer après avoir été scout de première classe. Il propose un code d'honneur tiré de la Loi scoute et lui ajoute les "us et coutumes des raiders" qui se chargent de leur propre discipline, qui n'attendent pas qu'un autre fasse un travail à leur place et qui donne accès à la cour d'honneur à tout raider investi.
Les Raiders ont un salut spécial (salut scout, bras ouvert à angle droit) et prononcent un engagement particulier. L'investiture est régie par un cérémonial lapidaire et concis.

La progression Raider peut être personnelle et s'effectue en troupe. Elle doit nécessairement amener l'impétrant ou les impétrants après leur première classe et un stage "Protection Civile", à suivre un entraînement spécial pour passer trois brevets raiders : missionnaire, woodcraft et service à choisir parmi 5 options.
La troupe entière doit suivre aussi une progression raiders en ayant un CT chamarandais, un aumônier effectif, 2 secondes et 2 premières classes par patrouille. Après ce premier résultat et pose de la candidature de troupe, les premières classes ayant suivi la progression personnelle, obtenu les brevets, il sera accordé à cette troupe de prendre les engagements raiders.
Les troupes "Raiders-Scouts", dont on voit quels obstacles elles avaient à surmonter pour être investies, se devaient encore d'améliorer sans cesse leur technique et de rester bons en tout y compris dans l'excellence religieuse et l'approfondissement de la foi.


Réalisation
Devenir Raider exigeait donc de suivre un "plan de progrès". L'idée lancée chez les garçons devait aboutir rapidement à un "débordement" qui fut une réussite. Il y eut un enthousiasme parmi les scouts pour obtenir le fameux insigne et les troupes aspirantes à devenir troupes raiders se vitalisèrent de façon radicale, étonnant le Q.G. par des résultats aussi spectaculaires. Même si les effectifs des Raiders n'atteignirent jamais qu'un pourcentage relativement restreint de l'ensemble des troupes de la branche, (encore que la division KIM en facilitât l'accès aux patrouilles), le dynamisme créé par la méthode rejaillissait sur l'ensemble.
Michel Menu affirmait : "La branche Éclaireur considère que sa mission est de réaliser un meilleur scoutisme" et il s'investit comme "moyen" de réaliser cette "mission" ce qui n'allait pas tarder à lui créer des ennemis. Ceux-ci lui opposèrent que cette nouvelle forme de scoutisme avait supprimé le scoutisme, en créant un esprit de corps plus proche de l'élitisme des militaires que de la débonnaire formation du caractère chère à Baden Powell !
Les objections furent balayées par le succès et la bonne réception de cette nouvelle méthode par les garçons.


Le plan spirituel
Soutenus par l'Aumônier général, avec un véritable "staff" de collaborateurs dévoués, Menu et le père Rimaud formèrent une équipe qui s'efforça à donner la primauté au plan spirituel, malgré des formulations manquant parfois de précision et le refus d'exigences collectives.
A quoi bon former une élite de scouts imbattables sur les transmissions, les exploits, les raids ("la technique ou la mort !"), si ces dépassements ne servaient pas à prendre conscience à la fois de sa condition d'enfant de Dieu et de serviteur des autres ? Les exigences de la méthode étaient-elles aussi impératives sur le plan des techniques que sur celui de l'approfondissement de la foi ?

Un Raider n'attend pas le Christ paresseusement; il marche à sa rencontre.
S'il a faim, il donne ce qui lui reste, la porte s'ouvre.
S'il aime le plaisir, il se refuse le premier, il donne, la porte s'ouvre.
S'il ne comprend rien, s'il ne croit pas, il donne, il avance....
Le raider marche au pas du Christ.....
Assez homme pour avoir peur,
Assez courageux pour la vaincre,
Assez intelligent pour connaître Dieu,
Assez humble pour y croire.
Ainsi soit le raider.
Debout au milieu des tempêtes,
Mais pas absent à ceux qui tombent....

Fidèle à la spiritualité du scoutisme, Michel Menu s'efforçait de l'exalter chez les Raiders par le dépassement conventionnel en faisant de la recherche de Dieu à égalité avec les actions purement techniques ou physiques une donnée incontournable. Les unes dépendaient des autres et le raider ne pouvait rien sans son sens religieux et son épanouissement chrétien.
Le raider devint un mythe accessible et c'est le père Rimaud qui l'explicita directement :
" En créant les troupes Raiders, nous avons voulu en même temps redonner au scoutisme l'attrait qu'il avait perdu en partie pour les garçons, renouveler le sens du service et de l'engagement, reconstituer une élite des SDF. Cette élite existait jadis formée par les Chevaliers de France. Si elle a été dévaluée et n'a plus suscité l'ambition des garçons et a finalement disparu, c'est moins parce que les images de la chevalerie était démodées que parce que les chefs ont manqué d'exigence..."



Historique des Raiders
Parmi les camps nationaux qui fournirent l'occasion de montrer l'esprit, la tenue et les résultats de la méthode, il faut citer celui de Combrit (17/27 Juillet 1951), puis ceux de Landevennec, de Chaumeçon en 1953, de l'Etincelle pour les Patrouilles libres en 1954, et surtout le rallye raider de la Banne d'Ornanche (30/31 Juillet 1956), où plus de 800 patrouilles décidèrent dans l'enthousiasme de participer à l'opération "Soleil Levant", pour fonder des troupes dans les villes nouvelles et les grand ensembles.

Jusqu'au départ de Michel Menu en novembre 1956 (voir à Route, document sur le crise), les Raiders devinrent le phare du scoutisme, enviés même par les louveteaux dont ils représentaient l'ultime étape à affronter et à réussir quand ils seraient à la troupe. Tandis que les Routiers, engagés dans une voie politico-sociale, s'enlisaient et voyaient leurs effectifs se rétrécir d'année en année, la branche Éclaireur sous l'impulsion raiders ne cessait de monter en qualité et en quantité. Une émulation dans la course à l'investiture semblait s'être emparée des scouts et des troupes qui s'efforçaient d'y parvenir. Le côté baroudeur renforçait encore l'attrait de cette expérience, au grand dam des intellectuels du mouvement, embarqués depuis presque une décennie dans un changement contraire et qui désespéraient d'y parvenir.

La crise de la Route fut le détonateur qui leur permit d'arriver à leurs fins après le départ de Menu, même s'il y eut encore des Raiders pendant quelques années, même si Jean Lagarde, son plus proche collaborateur devenu CNE, s'efforça de maintenir l'esprit "Raiders-Scouts". Ce dernier quittait son poste en 1959, et cette expérience qui continuait encore sous Lebouteux avec un sens plus « humanitaire », mourut tout doucement de sa belle mort sans fleurs ni couronnes. Nombreux sont ceux qui dans les pionniers virent un prolongement naturel de cette la distinction des âges 14-16 ans introduite dans la pratique des Raiders.



Renaissance ou continuité ?
Plusieurs observateurs comme des responsables de mouvements traditionnels nés de la crise, remarquèrent que la proposition raider de Michel Menu avait fait le lit de la division par âges de la branche éclaireur, même si l'esprit en est fort différent. Les ENF (du temps de Chouette Spirituelle) eurent leur raiders. Au début de la FSE, avec P. Geraud-Keraod les Scouts d’Europe furent vigoureusement opposé au Raiders, probablement au nom du système des patrouilles. De même les SUF, malgré tout ce qu'ils doivent à Menu, n'ont jamais intégré cette proposition. Les mouvements scouts traditionnels où l’image du Routier-Scout est assez forte non plus.

Bien des années après, alors que PGK avait quitté le mouvement, un nouvel essai modeste fut tenté pour réintroduire cette notion "Raiders-Scouts" chez les Scouts d'Europe en 1987, sous une forme différente de celle des SDF. Ce particularisme reste d'actualité (1999) et s'approche plutôt de l'obtention des mérites accordés à "Chevalier ou Écuyer de France".
Cependant l'idée même de "Raiders" continue de hanter certains jeunes scouts de toutes obédiences. Les rudes paroles de Menu n'ont pas cessé de secouer les apathies. L'insigne Raider, l'uniforme, le code d'honneur, le mythe du commando allant au bout de l'extrême, représentent certainement pour des jeunes épris encore d'idéal et d'esprit scout une sorte d'âge d'or qui pourrait renaître et redonner un sens à leur vie, à travers un scoutisme exigeant.

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Le 2012-01-17 14:13:00, Labo-Scout a écrit :


L'édition pirate de 1978 avec l'adresse de Sigmarhill (2129 Bure-les-Templiers) a changé essentiellement la couverture, représentant désormais des scouts à moto dans la ligne des Templiers à cheval.


Cette couverture est celle du tome 1 de la première édition du Raid des 4 châteaux.



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