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Auteur
La véritable histoire des GSE
Alouette59
Alauda

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Je n'ai pas du tout apprécié le livre de Jean-Luc Angelis. C'est un ouvrage militant et non une enquête historique

Je met en ligne ma note de lecture. Comme il est très facile de critiquer, j'ai établi 2 notes de lecture : une courte qui est ci dessous et une très longue, détaillant la première, comportant les références précises des pages commentées et divers documents.

Celle-ci est en 6 parties que je mettrai progressivement en ligne. Chacun jugera sur pièce.Les parties 1 et 2 seront mises en ligne ce soir

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Jean-Luc Angelis vient de publier le premier livre sur l’histoire des Guides et scouts d’Europe. Ce livre déçoit profondément. Présenté comme une enquête historique basée sur un important travail d’archives, son manque de rigueur le transforme en un pamphlet militant. Citations approximatives, textes évoqués mais non reproduits, oublis et affirmations hâtives jalonnement l’ouvrage. La thèse de l’auteur est la suivante : les Guides et Scouts d’Europe (GSE) constituent un mouvement oecuménique ayant anticipé Vatican II. Européens ardents et catholiques fidèles au pape, ils ont longtemps été victimes des attaques des Scouts de France et des médias mal intentionnés. L’un de leurs grands chantiers se situe notamment dans les pays de l’Est.

Ce manque de rigueur apparaît dans des analyses biaisées destinées à illustrer le propos de l’auteur. Ainsi en est-il de la place des catholiques dans les débuts du scoutisme ou de ses affirmations sur un texte du Scoutisme français de 1959 évoquant les Scouts d’Europe. Certaines affirmations sur le scoutisme allemand ou russe sont même fausses. Jean-Luc Angelis recourt parfois en plus à des arguments purement polémiques n’ayant pas leur place dans une enquête historique. Et l’inutile agressivité à l’égard d’un chercheur ayant un avis différent de celui de l’auteur à propos de l’analyse des effectifs des GSE venant des Scouts de France n’encourage vraiment pas un débat serein

Jean-Luc Angélis met en valeur du rôle joué par les Guides et scouts d’Europe dans l’apparition d’un catholicisme identitaire, notamment illustré par la naissance de Jeunes Chrétiens Services ou celle des communautés nouvelles ainsi que le portrait intéressant et nuancé de Pierre Géraud-Kéraod (PGK) dont le rôle fut essentiel dans l’organisation des GSE auxquels il sut éviter les dérives politiques ou religieuse. Son parcours y est retracé avec précision, ce qui constitue l’apport essentiel de l’ouvrage. Les attaches de PGK avec les catholiques intransigeants de la Cité catholique sont explicitées. Il s’agit de l’un des nœuds de l’histoire des Guides et scouts d’Europe. Etablir la filiation des Guides et scouts d’Europe avec la Cité catholique, c’est reconnaître qu’une large part de leurs racines initiales se situe dans le catholicisme intransigeant. De cette origine de nombreuses conséquences vont découler mais que l’auteur sous estime. Ainsi en est-il du rôle d’Informations Jeunesse ou de la Charte des principes naturels et chrétiens du scoutisme, apparue dans la presse de la Cité catholique en 1965 et nuancée en 1985.

L’une des conséquences de l’origine intransigeante des GSE est la référence à l’Europe. L’auteur, sur ce point, est particulièrement imprécis. On ne comprend guère, en refermant le livre, quelle est la conception de l’Europe présentée : une Europe fédérale, l’Union européenne, le Conseil de l’Europe, une Europe des minorités nationales, une Europe des nations chrétiennes ?

Un sujet d’étonnement de ce livre est celui des interprétations qu’il donne des débuts des Guides et scouts d’Europe, particulièrement en ce qui concerne les relations avec les Europa scouts autrichiens. Ceux-ci ne seraient pas à l’origine des Guides et scouts d’Europe ainsi que PGK l’avait pourtant toujours affirmé et écrit. Quel sens faut-il donner à cette réécriture de l’histoire alors que les Scouts d’Europe pendant plusieurs années ont porté le nom d’Europa scouts ?

Une autre surprise du livre est l’absence quasi totale de références à la vie et l’évolution de l’association française des Guides et scouts d’Europe, principale association de l’UIGSE, après 1995 alors que l’auteur donne de nombreux détails sur la vie d’autres associations de l’UIGSE jusqu’en 2008. Le drame de Perros-Guirec en 1998 au cours duquel quatre scouts-marins d’une petite association scoute se sont noyés, qui a eu des conséquences médiatiques considérables sur le scoutisme en général en France, n’est pas évoqué, pas plus que la création de la Conférence française de scoutisme en 2000 dans laquelle les GSE s’unissaient à d’autres associations scoutes, la publication, toujours en 2000, de l’important Livre blanc des Guides et scouts d’Europe ou la reconnaissance officielle des Guides et scouts d’Europe par l’Eglise de France en mai 2001. Il en est de même des manifestations publiques du 1er juillet 2007 et du 1er août 2007 autour du centenaire du scoutisme, réunissant la plupart des associations scoutes françaises, du colloque d’octobre 2007 organisé par les Guides et scouts d’Europe autour du thème « Le scoutisme a marqué son siècle. Et demain ?».

Le silence sur plusieurs affaires très médiatisées concernant les Guides et scouts d’Europe, telle celle du fichier de Provence, est tout aussi surprenant. Faut-il voir dans ce silence sur la vie de l’association française des Guides et scouts d’Europe depuis dix ans un désavoeu de son action par son Union internationale dont Jean-Luc Angelis est l’un des cadres et dont le président préface le livre ? On notera aussi un silence général à propos des guides qui ne sont jamais évoquées.

La présentation formelle de l’ouvrage qui comprend nombre de coquilles, de redites et d’erreurs de détails, notamment dans les dates, témoigne d’un travail précipité. Ce livre est décidément une occasion manquée. L’histoire des Guides et scouts d’Europe respectant les exigences de la recherche reste décidément à écrire.

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Alouette59
Alauda

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Parties 1 et 2

Désolé mais avec mon Mac, je n'arrive pas utiliser les raccourcis clavier pour faire des caractère gras ou des italiques qui faciliteraient la lecture.

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Il est heureux qu’un ouvrage s’intéresse enfin à l’histoire des Scouts d’Europe. Le fait qu’une association de 30 000 jeunes ait pu se constituer en France en dehors des grands circuits institutionnels ou religieux habituels méritait depuis longtemps une étude sérieuse. La thèse de l’auteur est la suivante : les Guides et Scouts d’Europe (GSE) constituent un mouvement oecuménique ayant anticipé Vatican II. Européens ardents et catholiques fidèles au pape, ils sont depuis toujours victimes des attaques des Scouts de France et des médias mal intentionnés. L’un de leurs grands chantiers se situe notamment dans les pays de l’Est.

La véritable histoire des Guides et Scouts d’Europe ne sera malheureusement pas l’ouvrage de référence attendu. Le travail de Jean-Luc Angelis, assistant du commissaire fédéral de l’Union internationale des guides et scouts d’Europe (UIGSE), travaillant au développement du scoutisme en Russie, complété par des annexes de Maurice Ollier, également assistant du commissaire fédéral et lui-même ancien commissaire fédéral, souffre d’un défaut majeur, celui du manque de rigueur et de méthode, qui transforme « l’enquête historique inédite » destinée à « bouleverser les idées reçues » en un pamphlet militant. Textes évoqués mais non reproduits, citations approximatives, oublis et affirmations hâtives jalonnement l’ouvrage.

1) Un manque de rigueur dans les sources utilisées et dans les analyses

Ce manque de rigueur se retrouve d’abord dans la recherche des sources qui sont limitées à celles de l’association et à l’interview de ses cadres. Il aurait été utile de croiser ces éléments avec d’autres fonds existants, par exemple celui des Scouts et guides de France, comprenant entre autres, une très intéressante lettre de Pierre Géraud-Kéraod du 20 novembre 1961 à propos du redécoupage territorial de cette association, ou les fonds du ministère de la Jeunesse et sports, conservés notamment à Fontainebleau. De même, les ressources existant sur Internet n’ont pas été utilisées comme on le verra.

Les analyses de l’ouvrage sur le scoutisme en France souffrent donc de ce manque de rigueur. La question de la place des catholiques dans le scoutisme en est un exemple. Les catholiques furent très loin d’être à l’avant-garde du scoutisme, particulièrement en France où l’Eglise le combattit pendant des années. Le père Sevin n’a pas introduit le scoutisme en France comme l’ouvrage semble le laisser croire. Les Eclaireurs de France, les Eclaireurs unionistes et les Eclaireurs français qui regroupaient au moins 10 000 jeunes dès 1914 ne peuvent être réduits à « des expériences » (p 84). Et il est pour le moins osé d’affirmer (p 30) que l’Office international du scoutisme catholique (OISC) fut fondé avant le Bureau mondial du scoutisme. C’est au cours du jamboree de l’été 1920, première manifestation de l’activité internationale du scoutisme, que l’OISC fut créé. Il n’aura plus guère d’activité après 1933.

En dehors de la France, ce manque de rigueur se retrouve dans des affirmations biaisant la réalité afin d’appuyer la démonstration de l’auteur. Ainsi, p 35, le scoutisme allemand aurait été reconnu au plan international en 1955, ce qui démontrerait l’audace des Scouts d’Europe créés en 1956. Or, la fédération des associations scoutes allemandes a été reconnue au plan international en août 1950 de façon à pouvoir participer au jamboree de 1951. De même, p 309, la volonté de donner une légitimité historique à l’ORUR, association de scouts russes liée aux Scouts d’Europe, conduit l’auteur à affirmer que celle-ci ne constitue que le changement de nom de l’association historique des scouts russes fondés en 1909 par le colonel Pantukhoff. Cette affirmation totalement erronée n’est pas acceptable de la part d’un spécialiste du scoutisme russe, puisque l’auteur est ainsi présenté en quatrième de couverture. L’ORUR est apparue dans les camps de personnes déplacées en Allemagne fin 1945 dans un contexte pour le moins confus. Elle constitue une création nettement différente des scouts de Pantoukhoff. Celui-ci n’y fut pas associé, étant aux Etats-Unis à ce moment et s’en démarqua nettement. Le minimum aurait été d’évoquer ces points et les interrogations sur l’histoire de l’ORUR. Ses liens avec le NTS (Union des solidaristes russes), parti nationaliste et anticommuniste fondé en 1930, et avec des éléments radicaux de l’émigration russe sont un sujet important qui est oublié.

Les analyses sur les Scouts d’Europe vont aussi être biaisées par ce manque de rigueur. P 43-45, Jean-Luc Angelis évoque longuement un texte publié par la revue Chefs, qu’il présente comme la première attaque des Scouts de France contre les Scouts d’Europe dès février 1959. Ce texte, qu’il ne reproduit pas, disait : « Le Scoutisme français communique : Il est rappelé à tous les membres de nos mouvements scouts que les Scouts d’Europe et les Eclaireurs neutres de France ne font pas partie du Scoutisme Français qui demande à toutes les associations qui le compose (Eclaireurs de France, Eclaireurs Unionistes de France, Scouts de France, Eclaireurs Israelites de France, Fédération française des Eclaireuses, Guides de France) d’éviter d’avoir un rapport avec ces deux associations ». A partie de ces cinq lignes émanant du Scoutisme français et non des Scouts de France, l’auteur se livre à une série d’extrapolations pour le moins hasardeuses. Il explique ce texte par la réforme Rangers Pionniers alors que celle-ci n’interviendra que cinq ans plus tard, par la crainte de la concurrence et par la crainte de certains cadres des Scouts de France devant le projet novateur des Scouts d’Europe. Outre le fait que ce texte concerne aussi les Eclaireurs neutres de France et que l’on peut sérieusement douter de la connaissance qu’avaient les cadres des Scouts de France du projet des Scouts d’Europe en 1959, il aurait été infiniment plus pertinent de consulter le dossier d’archives relatif à ce communiqué plutôt que de broder sur le sujet. Les lettres du 28 avril 1959, 13 mai 1959, 15 mai 1959, 21 mai 1959, 24 août 1959, 12 novembre 1959 entre les Scouts d’Europe, le Scoutisme français et Michel Rigal conservées aux archives des Scouts et guides de France auraient éclairé l’auteur. C’est la personne de Jean-Claude Alain, dirigeant des Scouts d’Europe à l’époque, qui est en cause ainsi qu’une étonnante accusation de « communisme » lancée par la Boy Scouts Association à l’encontre des Scouts d’Europe ! On est loin de la réforme pédagogique des Scouts de France. Ainsi, la volonté de l’auteur de prouver que les attaques subies remontent aux débuts des Scouts d’Europe le conduit à sur interpréter un texte en dénaturant sa portée réelle.

La question de l’évolution des effectifs des associations scoutes souffre aussi de ce manque de rigueur. Les effectifs « du scoutisme édulcoré de la post modernité ne cessent de baisser » à cause d’une « méthode défaillante, erronée » (p 126) tandis que ceux du scoutisme traditionnel progresse. L’explication du principe méthode traditionnelle = remontée des effectifs et méthode réformée = chute des effectifs n’est nulle part apportée. L’auteur se limite à la constatation de la chute d’effectifs des Scouts de France, en oubliant les Guides de France, sans se demander pourquoi son raisonnement ne s’applique pas en Belgique, au Luxembourg ou en Allemagne. Dans ces pays, la réforme pédagogique du scoutisme fut appliquée, les effectifs ne s’effondrèrent pas et les GSE ne s’y sont que faiblement implantés, ou ont disparu (cas du Luxembourg). Il y a manifestement en ce qui concerne le développement des GSE une exception française sur laquelle l’auteur ne nous renseigne pas.






2) Une argumentation trop souvent polémique

Il est affligeant qu’une enquête historique reprenne à son compte des arguments purement polémiques. Ainsi en est-il avec l’assimilation des Scouts de France aux mouvements de jeunes des pays communistes, thème repris des années 60, quitte à biaiser les textes pour renforcer la démonstration : P 44 « La chemise rouge fait penser aux pionniers d’Union soviétique ». Pourtant, les pionniers soviétiques ont toujours porté une chemise blanche… P 86 «De là à lorgner vers l’Est … P 49, à propos « des murmures d’une assemblée générale », Jean-Luc Angelis évoque « une réflexion sur le socialisme ». Or, le thème des journées nationales des Scouts de France de 1964 était « Le scoutisme dans un monde en voie de socialisation ». Le glissement entre ces deux termes (socialisme/socialisation) constitue une véritable manipulation de texte. P 67, l’auteur recourt à une affirmation gratuite, se référant « à plusieurs témoignages d’anciens » non référencés, sans citer aucun document ni aucun des travaux sur le scoutisme durant la guerre d’Algérie : « Certains routiers Scouts de France ont réalisé des quêtes pour soutenir le FLN algérien ». Et que fait de plus dans une enquête historique, p 62, l’affirmation selon laquelle les Scouts et guides de France de 2008 « évacuent de plus en plus la notion de Dieu pour lui substituer les termes d’un vague panthéisme » La polémique vise aussi des associations dissidentes des GSE, telle la Confédération européenne de scoutisme, p 62. L’auteur n’explique rien à son sujet, se contentant d’affirmer quelle est « New Age ». P 223, la polémique vise le scoutisme mondial dont l’auteur évoque « le délitement ». « Seule sa communication trompe encore - un peu - sur son affaiblissement ». S’agit-il d’un livre sur l’histoire des Scouts d’Europe ou d’une démonstration militante ?

L’opposition avec les Scouts de France est l’un des éléments structurant de l’ouvrage. L’auteur insiste très longuement sur la « haine » (p 126) des Scouts de France qu’il attribue à « l’idéologie d’une certaine gauche sociale, cléricale » en précisant toutefois qu’il n’exige pas « une cérémonie de repentance, ce serait sacrifier à l’esprit du monde ». Ses pages, par leur excès même, montrent la souffrance ressentie, en oubliant que les polémiques toutefois furent largement partagées. Pourtant d’autres textes des Guides et scouts d’Europe, consacrés à leur histoire, tel celui de François de Portzamparc, dans la revue des cadres des Guides et scouts d’Europe, Maîtrises n° 112, (février 1998) ont évité de sombrer dans de tels excès. Une approche plus sereine et distanciée des choses aurait été très souhaitable.

Mais il y a manifestement une volonté de l’auteur de durcir les oppositions afin de mettre en valeur la spécificité des GSE, quitte à simplifier abusivement la réalité. Ainsi en est-il du rôle de l’Eglise catholique. L’auteur ne manque pas de rappeler le soutien qu’elle apporta aux Scouts de France dans les années 70-80 lors des polémiques avec les Guides et scouts d’Europe. Mais il néglige, dans le même temps, de faire état de l’absence d’intérêt de cette même église pour le scoutisme en général, celui-ci ne rentrant plus dans ses orientations missionnaires privilégiant uniquement l’Action catholique. L’évêque en charge des Scouts de France et Guides de France avait pourtant été jusqu’à évoquer en 1978 « le scoutisme non prioritaire mais non exclu »…

Si les Scouts de France sont vivement mis en cause, les Guides de France n’apparaissent par contre jamais dans cet ouvrage, alors qu’elles avaient entrepris dès 1966 une réforme parallèle à celles des Scouts de France. Celle-ci n’est jamais évoquée. D’une manière générale, les guides, de France ou d’Europe, ne sont pratiquement pas évoquées dans cet ouvrage. Ce point est d’autant plus surprenant que dès mai 1983 une « Déclaration commune aux guides d’Europe, Scouts d’Europe et Guides de France » fut signée entre ces associations.

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3) Les apports de l’ouvrage

L’un des apports du livre de Jean-Luc Angélis est la mise en valeur du rôle joué par les Guides et scouts d’Europe dans l’apparition ou la réapparition d’un catholicisme identitaire, notamment illustré par la naissance de Jeunes Chrétiens Services ou celle des communautés nouvelles (p 192, p 218, p 239-241). Et comme souvent dans le scoutisme, l’auteur ne recule pas devant un certain triomphalisme. S’il est parfaitement exact que les Guides et scouts d’Europe ont été parmi les précurseurs de la réouverture des chemins de Compostelle, il est excessif d’affirmer, p 207 et en quatrième de couverture, qu’ils les ont rouverts. Guides et scouts d’Europe ont accompagné un mouvement d’ensemble, notamment illustré par le livre de Pierre Barret et Jean-Noël Gurgand "Priez pour nous à Compostelle" publié en 1978.

Le chapitre 7 du livre consacré à Pierre Géraud-Kéraod (PGK) est de loin le plus intéressant Le portrait du quasi fondateur des Guides et scouts d’Europe est dressé avec les nuances nécessaires. Son parcours intellectuel y est retracé avec précision. Ceux qui l’ont connu se retrouveront dans son portrait d’intellectuel érudit, militant de la langue bretonne, et polémiste talentueux. L’auteur note avec raison, p 171, que PGK sut éviter aux Guides et scouts d’Europe le piège de l’action politique. Il révèle, p 156-157, une tentative menée en ce sens en 1974-75, par les Jeunes giscardiens et la Guilde européenne du raid pour tenter de contrer le Conseil national des associations de jeunesse et d’éducation populaire. PGK, jaloux de l’indépendance des Guides et scouts d’Europe, fit échouer la manœuvre. De même, il sut éviter aux Guides et scouts d’Europe la voie de l’intégrisme catholique, quoique aient pu écrire certains commentateurs peu scrupuleux ou mal informés. Il est toutefois dommage que Jean-Luc Angelis n’explicite pas les circonstances du départ de PGK en 1986-87 (p 192 et p 234). Celui-ci fut infiniment plus conflictuel et douloureux que ce qu’il en écrit. On aurait aussi aimé en savoir un peu plus sur le complexe réseau d’associations tissé par PGK autour des GSE. Car à côté de ceux-ci et de l’UIGSE, fondés en 1958 et 1977, celui-ci fonda aussi comme associations distinctes, les Guides d’Europe en 1965, la Fédération du scoutisme européen en 1974, les Europa scouts en 1975 et les Premiers Baussants en 1987.

Les attaches de PGK avec les catholiques intransigeants de la Cité catholique de Jean Ousset sont nettement explicitées et constituent l’autre apport de l’ouvrage. « L’argumentation des Guides et scouts d’Europe établit un parfait parallélisme avec celle de la Cité catholique et les thèmes, les arguments sont presque identiques » (p 171). Ce point est réaffirmé p 180 : « Si l’on retrouve la marque de la Cité catholique derrière son travail [celui de PGK ]… ». Il constitue manifestement l’un des nœuds de l’histoire des Guides et scouts d’Europe. Etablir la filiation des Guides et scouts d’Europe avec la Cité catholique, c’est reconnaître qu’une large part de leurs racines initiales se situe dans le catholicisme intransigeant. Ce terme doit évidemment être entendu au sens que lui donnent les universitaires, tel Jean-Marie Mayeur, dans son ouvrage Catholicisme social et démocratie chrétienne, principes romains et expériences français : « Le catholicisme intransigeant se fonde sur un refus total de la société née de la Renaissance, de la Réforme et de la Révolution, dominée par l’individualisme et le rationalisme, la sécularisation de l’Etat, des sciences et de la pensée ».

La lecture des oeuvres de Jean Ousset, fondateur de la Cité catholique et cousin par alliance de PGK (p 171), est significative de ce point de vue. Dès lors, résumer p 113, l’action de la Cité catholique, devenue l’Office international, en la limitant à un « centre de réflexion et de documentation se référant à la doctrine sociale de l’Eglise » est quelque peu réducteur. La Cité catholique et les organisations qui lui ont succédé, furent des lieux où s’organisa, sur une base catholique intransigeante, l’opposition à de nombreux aspects de l’évolution de la France des années 60. Son action fut importante durant la guerre d’Algérie. La lecture d’une lettre de PGK lors du congrès de mai 1964 de l’Office international marqua le début du soutien de cette organisation aux Scouts d’Europe qui tinrent ensuite pendant plusieurs années des stands lors de ses congrès. La mention, p 149, de la présence de 1500 participants venant des GSE au congrès de 1973 de l’Office international, sur les 4000 personnes présentes, démontre l’importance du poids de la Cité catholique au sein des GSE des années 70-80 et peut être au delà.

L’apport de la Cité catholique aux Guides et scouts d’Europe est toutefois sous-estimé par l’auteur. Ainsi, p 77, il évoque Informations Jeunesse « véritable pépinière de talents et pôle de résistance à la révolution des Scouts de France ». Cet organisme était en fait la structure scoute de la Cité catholique. La brochure « Scout ou Pionniers » publiée en 1966 par la Cité catholique, écrite par Marie-Claire Gousseau, signalée p 58 et p 113, sous le pseudonyme de Claude Courtois, n’est pas non plus évoquée, pas plus que sa brochure suivante «Coéducation et mixité » (1967). « Scout ou Pionniers » fut pourtant un texte connu, diffusé à plusieurs milliers d’exemplaires par les GSE, critiquant de manière très habile les Scouts de France en faisant remonter les oppositions à la fin de la seconde guerre mondiale. C’est tout spécialement la Charte des principes naturels et chrétiens du scoutisme qui porte la marque de l’intransigeantisme de la Cité catholique. C’est d’ailleurs dans Permanences, n° 19 d’avril 1965, revue de l’Office international, que cette charte, que l’auteur qualifie très justement, p 77, de « l’un des textes fondamentaux », parut sous forme d’un document de travail. La Charte, qui n’est pas reproduite dans le livre, sera officiellement promulguée trois mois après, le 15 juin 1965 et sera publiée dans « Scout ou Pionniers ». Il aurait aussi utile d’évoquer le commentaire de cette Charte réalisé en 1985 à la demande des évêques et manifestement destiné à en atténuer les aspects intransigeants.

De cette origine intransigeante, de nombreuses conséquences vont découler. La principale est la référence à l’Europe. L’auteur, sur ce point, est particulièrement imprécis. Il est dommage qu’il ignore dans sa bibliographie, p 332-333, l’étude de Lionel Christien « D’une certaine Europe à la chrétienté. L’idée d’Europe chez les Guides et scouts d’Europe, 1945-1977 » publiée en 2002 dans les actes du colloque Le scoutisme, un mouvement d’éducation au XX° siècle par l’université Paul Valéry de Montpellier. On ne comprend guère, en refermant le livre de Jean-Luc Angelis, quelle est la conception de l’Europe présentée.

S’agit-il de l’Europe des fédéralistes européens du Congrès de La Haye de 1948 ? S’agit-il de l’Union européenne ? La lettre de 1964 de Gérard Magne à son évêque, p 71, sollicitant la reconnaissance des Scouts d’Europe, évoque explicitement la communauté européenne. La référence aux pères fondateurs démocrate-chrétiens de l’Europe (p 26, p 64, p 249 et quatrième de couverture) va aussi dans ce sens. Mais comment concilier ces démocrate-chrétiens avec la filiation intransigeante ?

S’agit-il de l’Europe du Conseil de l’Europe, évoqué p 23, p 28, p 212, p 241 ? Mais dans ce cas, comment s’articulent la Convention européenne des droits de l’Homme et la Charte des principes naturels et chrétiens du scoutisme ? S’agit-il d’une Europe des minorités nationales, bavaroise, occitane flamande, basque, wallonne, bretonne, thème cher à Pierre Géraud-Kéraod, évoqué p 189-190 ? S’agit-il de la chrétienté, de l’Europe des nations chrétiennes évoquée p 182-184, p 190, p 299, opposée à l’Europe des marchands ? Manifestement, une ambiguïté importante, que l’auteur ne lève pas pèse sur ce terme d’Europe

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5° partie

5) L’absence de l’association française des GSE après 1995

L’une des surprises du livre est l’absence quasi totale de références à la vie et l’évolution de l’association française des Guides et scouts d’Europe après 1995 alors que l’auteur donne de nombreux détails sur la vie des associations de l’Union internationale des guides et scouts d’Europe jusqu’en 2008. C’est ce silence qui établit le plus manifestement le manque de rigueur. Le drame de Perros-Guirrec en 1998 qui a eu des conséquences médiatiques considérables sur le scoutisme en général en France n’est pas évoqué. La Lettre aux familles de juin 1999, la création de la Conférence française de scoutisme (CFS) en 2000, qui en sont des conséquences, ne sont pas non plus évoquées. C’est pourtant la première fois que les Guides et scouts d’Europe décidaient de s’unir à d’autres mouvements (les Eclaireurs neutres de France, la Fédération des éclaireuses et éclaireurs dans la CFS et les Scouts unitaires de France en plus de ces deux associations pour la Lettre aux familles) pour parler publiquement d’une seule voix. La publication, en mars 2000, de l’important Livre blanc des Guides et scouts d’Europe redéfinissant leurs relations avec leur environnement est passée sous silence. La reconnaissance officielle des Guides et scouts d’Europe par l’Eglise de France en mai 2001, consacrée par la signature d’un protocole entre le Comité épiscopal Enfance Jeunesse et l’association, n’est également pas évoquée alors que l’auteur n’est pas avare de détails sur les difficultés relationnelles des années antérieures.

Les manifestations publiques du 1er juillet 2007 rassemblant tous les grands mouvements de scoutisme dans une dizaine de villes en France sont oubliées comme les manifestations du 1er août 2007 autour du centenaire du scoutisme. Seule une mention dubitative l’évoque p 125. Les relations avec les Scouts de France, s’arrêtent à 1992 (p 255-256). Pourtant, depuis, les Scouts et guides de France se sont créés et une motion à l’assemblée générale 2004 des Guides et scouts d’Europe a salué cette fondation. Ce qui témoigne d’une évolution plus que sensible, illustrée par les manifestations communes de 2007 autour du centenaire, au point que le calendrier 2007-2008 des Guides et scouts d’Europe a publié une photo réunissant des jeunes filles des trois mouvements catholique de scoutisme. Mais le lecteur n’en saura rien.

L’important colloque d’octobre 2007 organisé par les Guides et scouts d’Europe autour du thème « Le scoutisme a marqué son siècle. Et demain ?» qui avait vu pour la première fois une expression publique et sereine des divergences/différences des différents mouvements catholique de scoutisme est passé aussi sous silence, en dehors de très brèves deux mentions sans explication p 329 et p 331. L’auteur est pourtant parfaitement au courant de la vie de l’association française des Guides et scouts d’Europe puisqu’une note, p 334, fait indirectement référence au changement de commissaire général scout intervenu en juin 2008. Faut-il voir dans ces silences un désaveu de l’action de l’association française des Guides et scouts d’Europe par son Union internationale dont le président a préfacé le livre de Jean-Luc Angelis ? Dans ce cas, La véritable histoire des guides et scouts d’Europe serait surtout à considérer comme un ouvrage à usage interne destiné à présenter une l’histoire uniquement basée sur des affrontements avec le monde extérieur.

Le silence sur plusieurs affaires très médiatisées concernant les Guides et scouts d’Europe est tout aussi surprenant. Alors que Jean-Luc Angelis déplore l’image d’extrémisme des GSE, il n’utilise pas des éléments incontestables, faciles à trouver, qui établissent le caractère inexact voire souvent farfelu de cette affirmation. C’est le cas de l’affaire du fichier de Provence.

Cette affaire de détournement d’un fichier d’adhérents par une organisation politique d’extrême droite en 1997-1999, a été très largement évoquée dans la presse, a fait l’objet de questions au Parlement et de nombreuses déclarations officielles. Or, l’association des Guides et scouts d’Europe a pu démontrer son entière bonne foi et prouver qu’elle était victime d’un règlement de comptes local relayé au plan médiatique. Un long rapport de l’Inspection générale de la Jeunesse et sports lui a été consacré en avril 2000 a établi nettement ces points. Ce rapport, de plus de 200 pages en deux volumes, met explicitement hors de cause l’échelon central des Guides et scouts d’Europe, met en valeur le souci de transparence de l’association. Il comprend de nombreux documents annexes. Certains auraient utilement trouvé une place dans ce livre, telle la liste, année par année depuis 1958, de tous les commissaires généraux et de branche scouts et guides, commissaires et présidents fédéraux de l’association ou les articles de la presse nationale sur l’affaire du fichier de Provence. La Commission nationale Informatique et libertés, par un communiqué disponible sur Internet http://www.cnil.fr/index.php?id=1444 a de plus clairement établi les responsabilités et la qualité de victime des Guides et scouts d’Europe.

De même, le rapport technique du Bureau d’enquêtes sur les évènements de mer, organisme dépendant du ministère des transports, là encore en ligne sur Internet, http://www.beamer-france.org/publications-enquete-fr.html, (rapport du 24 juillet 2005) aurait permis à Jean-Luc Angelis de donner un exemple concret à propos d’une autre affaire très médiatisée de l’été 2005, l’incident survenu en rade de Brest à des scouts marins d’Europe qui avait vu la mise en garde à vue du chef d’unité. Ce rapport conclu nettement à son absence de responsabilité.

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Choc 013
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Citation:
Le 2009-01-21 17:58:00, Dingo. a écrit :


... certains chefs ou parents ont mal réagis aussi à certain propos de Michel Rigal,
de mémoire
Citation:
"une nécessaire socialisation du scoutisme"
-
le terme a été pris au sens politique (socialisation = devenir socialiste) et il est très mal passé.

Je me souviens chez moi de papa avec des amis anciens scout dont les fils étaient avec moi aux scouts, de discussions avec l'aumônier et des gars de la maitrise.

je peux te garantir que ça chauffait


Eneffet...
Et certains aujourd'hui on tendance à sous-estimer le sens politique donné à ce terme ambigüe.
Mais à l'époque, on connaissait bien les enseignements pontificaux : voir par exemple ce qu'en disait Pie XII (14 septembre 1952)
Texte:
« Il faut empêcher la personne et la famille de se laisser entraîner dans l'abîme où tend à la jeter la socialisation de toutes choses, socialisation au terme de laquelle la terrifiante image de Léviathan deviendrait une horrible réalité. C'est avec la dernière énergie que l'Église livrera cette bataille où sont en jeu les valeurs suprêmes : la dignité de l'homme et le salut éternel des âmes. »

« L'Eglise livrera bataille contre la socialisation de toutes choses avec la dernière énergie. »

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Beaucoup de questions passionnantes dans ce fil... je vais essayer de répondre :

- expérimentation de la réforme pionniers/rangers dès 61-62 à Epernay et en banlieue parisienne
- expérimentation, 2e vague et début de publicité (chemises rouges au Jamboree) en 63, dont trois ou quatre troupes de Paris
- officialisation printemps 64

par conséquent, les deux troupes SdF qui sont FSE en 1962 (ex-152e et ex-179e Paris) ne sont pas devenues FSE à cause de la réforme dont, en 62, on ne parlait pas (Lebouteux craignait des réactions négatives si le projet s'ébruitait avant terme). En fait, la 152e, privée de local par un hasard malheureux, vivait comme un ensemble de PL et c'est de leur propre chef que les garçons, méfiants à l'égard de la hiérarchie SdF, sont devenus FSE par contact avec des scouts FSE. Pour la 179e, c'est un choix des chefs, et l'affaire fut plus difficile et plus publique. Dans les deux cas, il y a conflit avec la hiérarchie SdF et (surtout) la hiérarchie ecclésiale. Aussi incroyable que ça paraisse, la 179e/Ve a été finalement réformée de force en 1969, c'est-à-dire qu'elle est redevenue, par ordre de l'évêque auxiliaire, une unité pionniers/rangers SdF ! Elle est morte peu après.

Angélis pointe souvent les difficultés avec l'Eglise. Elles furent en effet très grandes. Ceux qui trouvent les évêques raides aujourd'hui ne peuvent pas imaginer la raideur du clergé (ou de la majorité du clergé) jusqu'au milieu des années 1970, quelque soit l'orientation idéologique ou liturgique. Le ton glacial de l'auxiliaire de Paris (et futur archevêque), Veuillot, rend par comparaison un formulaire de l'URSSAF presque guilleret.

Maintenant, l'entourage de PGK. Il y a plusieurs périodes et le bouquin d'Angelis est d'une pudeur de violette là-dessus, à cause de sa source principale qui est Ollier. Je pourrais donner des détails, mais en résumé je dirais que PGK a eu plusieurs cercles de profils très différents, les uns jeunes et un peu en rupture (comme justement les chefs parisiens des troupes sus-mentionnées) ; les autres plus âgés, héritiers de la Route des années 1930, assez rigides et finalement passés aux Saint-Georges en 68 ; d'autres encore, mais surtout en province, passés des SdF à la FSE à cause de la réforme, entre 64 et 70, jeunes encore mais bien formés (chamarandais) : ce sont eux qui finiront par diriger le mouvement après 70. Je pense à Labbe, Dyèvre, Coligny, etc. Cette divergence d'origine explique les tensions nombreuses dans les premières années de PGK, avec les AG complexes, voire dramatiques, de 65, 68 et 70, et l'échec à rallier les futurs SUF à la fin de 70.

Je termine avec une question plus technique : combien de troupes passées en bloc des SdF à la FSE ? Christien dit jusqu'à 15 en 1970 ; Angélis/Ollier disent beaucoup moins. je suivrais Ollier sur ce point, à une nuance près : il y a tout de même des passages en bloc (Angers, Brest), mais ce sont souvent... des postes pionniers (182e Paris, Grenoble, 5e Champigny-sur-Marne) ! Ce n'est qu'après 75 que les SUF ont pu sortir de leur réseau initial (qui datait de 65-68) et attirer des groupes. Les passages en bloc aux SUF sont très nombreux dans les années 1982-1992 environ.

Voilà pour cette fois...

FSS !
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Citation:
Le 2009-02-02 21:40:00, Alouette59 a écrit :



J'ai aussi entendu dire que des archives SDF auraient été jeté en juin 40 dans la Seine au moment de l'évacuation du QG SDF le 9 ou le 10 juin 1940. Le fait est qu'il n'y a pratiquement plus rien chez les SGDF d'avant 1940. Et les déménagements successifs du QG en 40-44 à Vichy via Bordeaux puis à Lyon n'ont pas du arranger les choses



Non : les archives du Q. G., mises sous scellés en octobre 1940 mais intactes, ont été récupérées, pour la partie la plus sensible (fichiers nominatifs) par Pol Daversin et le père de Paillerets le 10 avril 1941 ; à cette fin, ils ont berné les vigiles et effectué un véritable cabriolage. Ces archives sont restées à Paris, probablement au couvent de l'Annonciation (celui du père de Paillerets), ou peut-être chez Michel Richard, rue de la Pompe.
En revanche, les déménagements suivants, 1956, 1968, ont été désastreux. Il y a eu beaucoup de destructions en 1968, en grande partie pour des raisons idéologiques. De 1968 à 1990, le souci historique des SdF était exactement nul, et en 1992, j'ai vu les archives du mouvement : rien, pas même une collection de revues. Vers 2000 encore, un responsable du groupe historique SdF a sauvé in extremis un énorme fichier qui allait de 1944 à 1988, et qui avait été jeté par simple négligence, parce qu'il était inutile...
je ne sais ce qu'il en est pour l'AGSE, mais les SUF sont eux aussi quelque peu amnésiques. Les archives du centre national de la rue Antoine-Roucher étaient vraiment bien pauvres.

Ce fuseau est donc du pain bénit ! Et même si le forum n'en gardait pas trace, je crois que plusieurs d'entre nous en profitent pour affiner et corriger leurs notes...

FSS
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