Au sujet de la morale et de l'Etat, laissons la parole au Cardinal Siri qui fut l’archevêque de Gênes de 1946 à 1987. En 1961, il écrivait dans une lettre pastorale :
[…] l'obligation morale qui s'impose toujours à chacun et à tous les hommes unis en société, retombe sur l'Etat autant que cela est possible à sa nature et retombe totalement sur les hommes qui l'administrent et qui sont pleinement capables de responsabilité morale.
Donc la Loi éternelle vaut aussi pour l'Etat, et l'Etat neutre n'existe pas honnêtement.
Même l'Etat doit être de soi soumis à la volonté divine, non pas moins, mais même plus que le citoyen privé.
Donc l'Etat doit respecter la volonté divine manifestée par la révélation. Que souvent il n'ait ni la lumière ni la capacité pour ce faire, nous ne le savons que trop bien. Mais l'ordre divin dans le cosmos ne change pas lorsqu'il y a des situations politiques qui (à leur préjudice) ne favorisent pas l'observance de la loi divine.
Pour lui, la séparation de l’Eglise et de l’Etat est contre nature :
Il s'agit d'une séparation contre nature, inhumaine et déraisonnable entre la vie civile et la vie spirituelle, entre l'ordre terrestre et l'ordre religieux, entre le monde et Dieu. […]
L'idée d'une séparation entre le moment où l'on va à la messe ou au confessionnal et le moment de prendre une décision sur des questions et des problèmes humains sourit assez, même à des catholiques. Mais l'unité de la vérité, de l'être et, par conséquent, de la logique ne cèdent pas et ne céderont jamais.