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Auteur | La royauté sociale du Christ. |
Bessou Membre confirmé
Nous a rejoints le : 27 Oct 2002 Messages : 996 Réside à : Grand Ouest |
A la manière dont le forum tourne, on voit que la Royauté Sociale du Christ est quelque chose de bien mal compris.
Sur ce sujet, l'avis des non-catholiques est, dans un premier temps, à laisser de côté. Il me paraît difficile pour un catholique de parler de ce sujet sans avoir lu la lettre encyclique de Pie XI instituant la fête du Christ-Roi: Quas Primas. (C'est pas long...) Lorsque l'on parle de la royauté du Christ, on pense trop souvent à une royauté de ce monde. La royauté du Christ n'est pas de ce monde; cela ne veut pas dire que le Christ ne règne pas sur notre monde, mais cela veut dire qu'il règne sur ce monde d'une manière spécifique, d'une manière qui n'est pas celle des hommes. C'est une royauté spirituelle qui a des conséquences dans le temporel. Depuis quelques siècles des théories philosophiques fumeuses (parmis lesquelles ont peut effectivement placer Descartes et son finalement ridicule et grotesque je pense, donc je suis) ont conduit à avoir une image faussée de ce qu'est l'homme. L'homme est certes un être de cher, doué d'intelligence, mais il est aussi un être possédant une âme spirituelle. Dieu, dans sa création, a voulu qu'il en soit ainsi. Considéré l'homme sans prendre en compte cette dimension spirituelle, c'est ne pas considérer l'homme, mais une image partielle et fausse de la réalité. Si donc l'homme est un être éminemment spirituel, la société ne peut qu'être éminemment spirituel. Et c'est par cette dimension surnaturelle de toute société qu'il existe bel et bien un règne social du Christ. Toute institution humaine trouve sa source en Dieu: "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait pas été donné d'en haut"(Je 19,10). De fait donc et pour ne pas m'étendre sur le sujet, le Christ règne sur nos âmes, nos familles, nos sociétés. Tout le sujet du débat en cours est la reconnaissance ou non de cette royauté du Christ et les conséquences qui en découlent. Il est naturel si quelqu'un me donne un pouvoir (par exemple l'électeur qui donne un pouvoir de représentation à son député) de tenir compte de cette personne. Il est donc naturel que la société et ceux qui la gouverne tiennent compte de Dieu. Or Dieu, et c'est une vérité de foi pour un catholique, s'exprime par son Eglise. Par conséquent, l'Eglise a bel et bien un enseignement à apporter au monde. Et cela ne se réduit pas à la morale. Je me permets un petit aparté sur la morale et l'Eglise. Contrairement à ce que semble penser beaucoup de personnes, l'enseignement de l'Eglise ne porte pas d'abord sur la morale qui n'est qu'une partie d'un discours qui porte en premier lieu sur Dieu et sur l'Homme. La morale n'est qu'une conséquence d'un enseignement tourné vers la gloire de Dieu et le Salut des âmes. Tout ceci justifie l'existence de la Doctrine Sociale de l'Eglise (DSE) qui ne cesse de s'enrichir en fonction de l'évolution des sociétés. (Je vous invite à consulter le compendium éponyme, référence la plus récente sur ce sujet). Cette DSE s'adresse d'abord aux catholiques mais aussi à tous les hommes de bonne volonté. C'est un enseignement qui trouve évidemment sa source dans les vérités de Foi, mais qui peut biensûr, dans la mesure où il correspond à ce que l'homme est réellement, être reçu comme vrai indépendamment de la foi. (En d'autre terme, on peut être d'accord avec la DSE sans être catholique) Dans la logique divine, la société devrait être imprégné par le surnaturel. Le travail, les loisirs, l'art tout devrait avoir une dimension surnaturelle car l'homme est invité à être entièrement tourné vers Dieu. Il s'agit là d'un idéal, qui a pu se concrétiser plus ou moins bien dans les sociétés du moyen-âge, dans ce que l'on appelait la Chrétienté. Aujourd'hui nous ne sommes plus en chrétienté, nous vivons sur des terres apostates, sur des terres païennes où Dieu a été remplacé par, selon l'expression de Jean-Paul II, le matérialisme mercantile. Cette situation entraîne la séparation de l'Eglise et de l'Etat mais ne la justifie pas. Ainsi, Saint Pie X déclare-t-il dans sa lettre encyclique adressée au peuple français (1906) Vehementer Nos:
Pour bien comprendre ce message, il faut prendre en compte le glissement de vocabulaire qu'a connu le terme laïcité depuis le début du siècle dernier. La laïcité comprise comme la séparation pure et simple du temporel et du spirituel est mauvaise. La laïcité comprise comme la distinction entre temporel et du spirituel est juste, plus encore, est un enseignement de la chrétienté, un apport de la religion chrétienne aux sociétés antiques. Il est donc fort simpliste de croire que se prononcer contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat c'est souhaiter voir l'Eglise gouverner à la place de l'Etat. Chacun agit dans sa sphère particulière. Néanmoins, l'ordre spirituel est supérieur à l'ordre temporel. Si Dieu donne tout pouvoir sur la terre, c'est pour que l'on gouverne comme Il le veut, c'est-à-dire pour le Salut des âmes, autrement dit en fonction du spirituel. Or l'ordre spirituel est représenté sur terre par l'Eglise instituée par le Christ... Je vais sans doute un peu vite, mais mon message est déjà suffisamment long. Pour les non-catholiques, la question se pose en d'autre terme. Sont-ils de bonne volonté? S'ils sont de bonne volonté, alors ils sont capables de reconnaître qu'il existe des lois morales au-dessus des lois civiles contrairement à ce que peut affirmer un homme politique dont, par honte, je tairai le nom et qui se trouve depuis plus de 20 ans aux plus hauts sommets de l'Etat et que ce n'est pas parce qu'une pratique est pratiquer par une majorité de personne qu'elle devient intrinsèquement bonne. En bref, ils sont capables de voir qu'il existe un bien commun orienté en fonction d'un ordre naturel et que l'Etat doit tendre vers ce bien commun. Il ne peuvent alors, indépendamment de l'ordre spirituel, adhérer au message de l'Eglise. Pour ceux qui seraient de mauvaises volonté qu'un Etat qui agirait effectivement en vue du Bien Commun, reconnaisse en plus la royauté sociale du Christ, ne changerait finalement rien à leur situation. |
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