«En
ce temps-là arrivèrent à Jérusalem en
caravane trois rois d'Orient, venus de Perse et de Chaldée.(...)
Ils avaient vu mon étoile... Et ils venaient...
Ce n'était pas si simple... Quitter leur pays, et leur famille,
traverser des régions inconnues et sans svoir jusqu'où
on allait, et voir l'étoile reculer de jour en jour, et les
entraîner de plus en plus loin... d'autres se seraient arrêtés
à mi-chemin. ou bien peut-être, ne seraient pas partis
du tout.
Mais eux avaient vu mon étoile et sans erreur
ils arrivaient. Regarder le ciel a toujours été le
meilleur moyen de trouver son chemin sur la terre. Matériellement
et moralement.
Ils arrivaient et naïvment ils demandaient à me voir.
Ce fut un beau scandale dans Jérusalem. Personne ne savait
où je demeurais. Et pourtant les bergers de Béthléem
avaient parlé de moi.
Telle est la première chose qu'un scout doit
savoir, la première qu'il doit pouvoir montrer aux autres:
où Je demeure.
Montre le chemin de l'Église. Non seulement le
chemin de l'Eglise, mais le chemin du prêtre. Car c'est dans
le prêtre que Je demeure. Sache donc où réside
le prêtre. (...) Tu dois savoir le chemin du prêtre;
le chemin matériel, sa rue et son numéro, et aussi
le chemin spirituel: autrement dit, tu dois svoir ammener les autres
jusqu'à Moi.
Mais ne faites pas comme ces scribes et ces princes
de Jérusalem qui ont bien su donner mon adresse aux Mages,
car elle était dans la Bible, mais qui ne se sont pas dérangés
pour les accompagner. Et l'on a jamais su s'ils avaient été
incrédules ou poltrons.(...)
Ce n'est pas du doigt qu'un scout montre le chemin aux
voyageurs: un poteau y suffirait; mais en marchant devant eux. Suis
donc mon étoile (...). Et comme les Mages, mon étoile
te remplira de joie.
* * *
Ils
m'ont trouvé avec ma mère. On ne me trouve jamais
sans Elle. Si tu m'aimes, ne me sépare pas de ma mère.
Vois, ils étaient vieux, ils étaient riches, ils étaient
savants; ma mère était jeune, pauvre, et je n'étais
qu'un tout petit enfant. Et cela devait bouleverser un peu leurs
idées sur ma royauté, de nous voir dans cet appareil.
Eh bien! Ils n'ont pas fait les fiers, ils n'ont aps demandé
à comprendre. ils savaient que c'était Moi, ils se
sont mis à genoux, m'ont ouvert leur trésors, m'ont
adorés et ont vénérés ma Mère.
(...)
Dis ton chapelet, et tu me trouveras avec ma Mère.»
Père
Jacques Sevin, sj
(fondateur du scoutisme français)
in Méditations scoutes sur l'Évangile
